Priez pour votre pays !

Vous ne vous occupez pas de la politique parce que vous en avez marre? Vous pensez que les dirigeants de votre pays en font à leur tête? Eh bien, Dieu désire que nous, l’église, influencions le reste du monde habité par la prière.

Matthieu 5:13
“Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.” 

Que fait le sel? Le sel donne de la saveur et il préserve.

2 Corinthiens 2:15
« Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent. » 

 Genèse 18:26
“Et l’Eternel dit: Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux.“ 

Quand l’église cesse d’accomplir sa mission de sel, elle est jetée dehors et foulée aux pieds des hommes.

1 Timothée 2:1-2
“J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.” 

Qui sont ceux qui sont élevés en dignité? Il s’agit de votre président, gouverneur, sénateur, chancelier, votre reine ou roi, les ministres dans votre parlement, maire, enseignants, etc. Pouvez-vous vous rappeler quelle est la dernière chose que vous avez faite pour eux, avez-vous prié ou critiqué? Pourquoi devrions-nous prier pour ceux qui sont élevés en dignité? La chose la plus évidente que j’ai trouvée est dans 1 Timothée 2:2, “afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.”

Pourquoi Dieu voudrait-il la tranquillité et l’ordre? Pour une raison très pratique:

1 Timothée 2:3-4
“Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.” 

 C’est Sa volonté parce que c’est profitable à la propagation de l’Evangile, qui est Son dessein dans cette dispensation.

 1 Jean 5:14-15
“Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée.” 

La responsabilité est sur nous, non sur le monde, parce qu’en tant que Chrétiens nous avons les moyens d’arriver aux résultats – la prière dans l’autorité que Jésus Christ a confiée sur la croix du Calvaire.

Plusieurs dirigeants politiques en sont arrivés à se rendre compte qu’ils font réellement face à des problèmes pour lesquels ils sont sans réponse. Vous pouvez tuer un nombre infini des gens, mais vous ne traitez pas avec les forces spirituelles qui se cachent derrière eux.

Ephésiens 6:12
“Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.” 

2 Corinthiens 10:3-5
“Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ;” 

Les armes de notre combat ne sont pas des bombes et des fusils parce que les forteresses en référence se rapportent aux forteresses de Satan. Nous avons différents ennemis et différentes armes.

Ezéchiel 22:30
“Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n’en trouve point.” 

Si nous sommes vaincus, ce n’est pas par manque d’armes mais c’est parce que nous ne savons pas utiliser ces armes. Êtes-vous disposés à vous tenir à la brèche pour le bien des gens de votre pays? Dieu est à VOTRE quête.

Daniel 10:10-12
“Et voici, une main me toucha, et secoua mes genoux et mes mains. Puis il me dit: Daniel, homme bien-aimé, sois attentif aux paroles que je vais te dire, et tiens-toi debout à la place où tu es; car je suis maintenant envoyé vers toi. Lorsqu’il m’eut ainsi parlé, je me tins debout en tremblant. Il me dit: Daniel, ne crains rien; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je viens.” 

Que Dieu nous remémore, nous donne le courage et la détermination de prier pour ceux qui sont élevés en dignité – Amen!

Prier pour les autorités et s’y soumettre

« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, de requêtes, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté » 1Tim1,1-2


Surprenant cette exhortation de la Bible à prier pour les autorités, ne trouvez-vous pas? Nous le faisons certes souvent lors de la prière d’intercession du dimanche, mais avons nous conscience de ce que nous disons?

Les personnes politiques portent de grandes responsabilités et ont donc un tâche particulièrement difficile à accomplir. C’est sur elles à qui reviennent tous nos reproches quand cela ne va pas : chômage, écologie, crise économique, suppression de postes, accueil des étrangers…. Et le moindre changement demande du courage, puisqu’il existera toujours une catégorie de personnes à qui l’immobilisme profite.

Les chrétiens croient que le monde peut changer et vivre en paix, ils ont donc le devoir de soutenir par leur prière celles et ceux qui gouvernent notre monde. Précisons que cela ne doit pas nous empêcher d’être lucides et critiques. Le chrétien sait que toute entreprise humaine est menacée d’individualisme et d’idolâtrie, il a donc un devoir de vigilance.

« Priez pour tous les hommes » dit Timothée. Oui, pas seulement pour « les rois » mais d’abord pour « tous » les hommes. L’objectif de Timothée est que les chrétiens puissent vivre tranquillement, « en toute piété et honnêteté ». Or vivre en honnêteté, c’est ne pas se taire quand est témoin d’un dysfonctionnement ou d’une injustice. Intransigeant envers la politique et les décisions injustes mais bienveillant envers les personnes qui les prennent : c’est peut-être cela être un citoyen chrétien.

Pasteur Robin Sautter

Les ADD en Suisse

Les  » Assemblées de Dieu ou ADD », établies en Suisse par le Mouvement de Pentecôte, sont, au 21ème siècle, la continuation fidèle des Assemblées ou Eglises décrites par les Ecritures.

Répandues dans le monde entier et formées d’hommes et de femmes de toutes races, de toutes couleurs et de toutes les conditions sociales, amenées à une foi vivante par la prédication du  » Plein Evangile  » accompagnées de signes et de miracles, avec la puissance du Saint-Esprit.

Elles ne reconnaissent qu’un seul livre faisant autorité en matière de foi : La Bible, Parole inspirée de Dieu. Il suffit de faire la lecture du Nouveau Testament pour connaître quelles sont leurs croyances et leurs pratiques.

L’argent dans la bible

Il y a pas longtemps je regardais un film sur la vie de Charlie Chaplin. En quelques années sa carrière a décollé et il est devenu millionnaire et a possédé rapidement ses propres studios. Le riche anglais qui lui avait donné sa chance au théatre est mort ruiné après le crack de 1929. Vous pouvez être un héros un jour et un zéro le lendemain, millionnaire aujourd’hui et ruiné demain. Peu importe ce que vous gagnez ou ce que vous possédez, les finances sont soumises a fluctuation. Et si vous mettez votre confiance en l’argent plutôt qu’en Dieu vous faites le mauvais choix. S’inquiéter c’est manquer de confiance en Dieu, somme toute c’est ne pas avoir la foi. Vous me direz, c’est facile de causer comme cela. Combien de cheveux blancs je me suis fait en pensant à ma situation financière, combien de nuits à mal dormir. Mais finalement que y ai-je gagné à me charger ainsi? Dieu connait nos besoins, il connait notre vie et il connait notre budget même si nous nous le connaissons pas nous-même.

La parole nous dit dans Matthieu 6.31-34

Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.

A chaque jour suffit sa peine, à quoi bon nous inquiéter et manquer de confiance en notre Père céleste, c’est lui qui nous tient dans sa main. Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?

Ces paroles peuvent sembler folles. L’évangile bouleverse l’ordre des choses, il nous secoue. Mais Dieu a choisit ce que le monde considère comme une folie pour confondre les hommes intelligents, pour renverser nos raisonnements humains. Ce qui nous paraît être une folie est la sagesse de Dieu. Qui peut dire à une mère de famille de ne pas s’inquiéter du repas du soir, de ne pas se tracasser pour habiller ses enfants? Pourtant l’évangile nous demande de faire confiance à Dieu.

Paul, fidèle en Jésus-Christ a lui aussi connu des temps d’abondance et d’autres temps plus difficiles mais il n’a cessé de faire confiance en son Seigneur pour sa nourriture, pour ses besoins. Il avait confiance dans la main de son Dieu et en sa bonté. Notre Dieu est riche en bonté et en miséricorde. Paul nous le partage dans sa lettre au Philippiens en disant: Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus Christ.
Dieu pourvoira à tous nos besoins. Est-ce que nous en sommes sûrs ce matin, en êtes-vous certain? Amen!
Paul a appris à avoir confiance en Dieu et non dans les circonstances. Nous devons plus voir les circonstances mais Jésus-Christ, notre regard doit portez plus loin. Nous devons avoir cette capacité à remettre nos soucis à Jésus-Christ. Il est dit que Paul savait vivre dans l’humiliation, et vivre dans l’abondance. Et qu’en tout et partout il a appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette.
Pourquoi donc avons-nous peur? Pourquoi cette peur de manquer? Je crois que nous trouvons une partie de la réponse dans l’évangile de Luc. En effet Jésus nous donne une piste, il dit:  Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. (Luc 16.13)

Certaines traductions nous disent vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent. Le chrétien doit-il être pauvre? L’argent est-il mauvais? Certains le prétendent. Mais je ne crois pas que c’est le sens de cette phrase. Nous ne sommes pas appelés à être des chrétiens pauvres et démunis, vivant dans la misère. L’esprit de pauvreté est un esprit mauvais, nous ne sommes pas non plus appelés à prêcher un évangile de prospérité. Un chrétien qui n’est pas riche n’est pas forcément abandonné de Dieu. Jésus nous parle de Dieu et de Mamon. Qui est Mamon? Mamon est un esprit, un esprit mauvais qui s’oppose à Dieu. Mamon est un Dieu qui était vénéré comme un Dieu des finances. Dans nombre de cultures ou de religions on trouve des dieux ou des divinités vouées aux finances. En Inde, c’est Devali qui est le dieu des finances par exemple. Chez les bouddhistes en Asie, il est fréquent d’amener des offrandes pour les esprits, de brûler des billets de banque avec de l’encens. Mamon est donc un faux dieu, une idole comme beaucoup d’autres. Nous sommes appelés à briser ces idoles qui gouvernent nos vies. L’esprit de Mamon fait de nous des esclaves, il nous fait croire que l’argent a un pouvoir sur nous, Mamon nous incite a donner une valeur disproportionnée à l’argent. Et il est dit dans 1 Timothée 6.10: Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.
Voilà pourquoi nous ne pouvons pas le servir lui et servir Jésus. Nous sommes placés devant un choix, le choix de Dieu est de son système où le choix de Mamon est le système de ce monde.

Mamon fait de nous des esclaves de l’argent alors que Dieu veut nous libérer de l’emprise de l’argent dans nos vies. Amen! Dieu veut nous rendre libre, il veut nous enseigner la vérité et veut nous libérer de l’esprit de Mamon. L’argent ne doit pas être notre maître mais être notre serviteur. L’argent ne doit pas être le but mais le moyen par lequel nous pouvons réaliser des choses pour Dieu. L’argent est un instrument pour les chrétiens pour bénir d’autres personnes, pour évangéliser, pour aider les pauvres. Il est là pour servir Dieu et non pas pour servir nos propres ambitions. Matthieu 6.33 nous dit: Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

Nous ne devons pas rechercher l’argent qui n’est qu’un moyen, nous devons rechercher la source de toute chose et le reste nous sera donné en plus. Amen! Nous ne sommes que de simples gérants de la richesse de Dieu. Il est dit dans l’ancien testament que toute chose appartient à l’Eternel. Ta voiture ne t’appartient pas, ta maison ne t’appartient pas, rien n’est à toi, tout t’est donné pour un temps. Le Seigneur donne et reprend comme il veut. Il nous est demandé d’être un bon gérant, d’être fidèle dans les petites choses comme dans les grandes. Nous reviendrons sur la notion de gérance en comparant le système de Dieu et celui du monde.

L’instauration de la dîme

A qui appartient la dîme? Nous avons la réponse dans le livre du Lévitique.
Lévitique 27:30 S21
»Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l’Eternel; c’est une chose consacrée à l’Eternel.

La dîme appartient donc à l’Eternel. Elle ne nous appartient pas. Tout appartient à Dieu, notre créateur. Dans le livre de l’Exode 19.5 le Seigneur nous dit: «Toute la terre est à moi». 

Et plus loin dans les Psaumes chapitre 24 on peut lire: «A l’Éternel est la terre et ce qu’elle renferme, Le monde et ceux qui l’habitent»! Non seulement les richesses de la terre appartiennent à l’Eternel mais chaque homme qui habite notre planète. Chaque être humain doit sa vie à l’Eternel. C’est lui qui nous a donné la vie, qui a insufflé la vie en nous. La parole nous dit: «car en Lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être». (Actes 17.28)

Ainsi nous ne possédons rien qui ne nous ait été donné par Dieu, même notre existence nous la devons à la grâce et à la volonté de Dieu notre Père.

Nous ne possédons donc rien. Nous ne sommes que des administrateurs des biens du Seigneur. En donnant la dîme, nous ne donnons pas notre argent, mais nous gérons son argent et lui rendons une chose sainte et qui lui est consacrée. La dime est sainte, c’est a dire consacrée, mise à part pour le Seigneur. Comme vous êtes saint et consacré la dime est aussi dans ce cas.

Dieu, par la dîme, n’a donc en réalité fait que de redemander aux hommes de Lui rendre les bienfaits qu’il leur a accordé. D’après la loi de Dieu donnée à Moïse. Les israélites devaient donner un dixième de leur bétail, du produit de leur terre, ainsi qu’un dixième de leur revenu en signe de remerciement à Dieu qui les bénissait.

Pourquoi était utilisé cette dîme?

Cette dîme était utilisée pour couvrir les frais du culte et pour assurer un soutien financier aux sacrificateurs. En gros, aujourd’hui on peut dire que cette dîme serait censée couvrir les charges de l’église, ainsi que le salaire du ou des pasteurs.

Mais il était demandé bien plus que cela aux fidèles. Les fidèles devaient payer 10% supplémentaires, savez-vous pourquoi? Pour faire la fête. Oui, le Seigneur nous demandais de mettre 10% supplémentaires de notre salaire pour faire la fête. Imaginez si vous gagnez 60’000 francs par année, vous deviez mettre 6’000 francs par année pour faire la fête. Quelle fête mes frères. On reconnaît bien notre Seigneur, un Dieu de Joie, un dieu qui aime ses enfants et qui connaît leurs besoins. Dieu sait que parfois nous devons nous amuser et faire la fête. Quelle joie de lire cela.

En plus de cela, tout les 3 ans, il était demandé aux fidèles de verser une dîme supplémentaire pour les pauvres, pour les mendiants, pour les gens en difficulté.

Dieu est un Dieu d’ordre, il est un Dieu qui pense à la prospérité de sa maison, il est un Dieu qui pense à nos besoins personnels, et il pense aux besoins des nécessiteux de notre monde. Amen!

Donner et recevoir: La loi de Dieu

Dieu par la dîme veut tester son amour pour Lui et pour les autres. Par nos dons et nos offrandes, il veut nous libérer de l’Esprit de Mamon, il veut mettre l’argent au service de l’homme et non pas l’homme au service de l’argent. L’argent est un bon serviteur, mais il est un mauvais maître. En instituant la dîme, en la gravant dans la loi qu’il a donné à Moïse et en la mettant dans notre coeur Dieu a un plan pour notre vie et la vie de nos frères et soeurs.

Pardonnez-moi de vous dire cela, mais Dieu se fout de notre argent. Ce qu’il veut c’est que nous lui donnions notre coeur. Dieu veut pas vous prendre votre argent par la dîme, par les offrandes mais il veut vous libérer de l’égoïsme, de l’avarice, de la peur du lendemain, il veut que vous soyez réellement libre. Il veut vous rendre riche.

L’apôtre Paul dans sa 2ème lettre aux Corinthiens nous dit 9.8: Dieu peut vous combler de toutes ses grâces afin que vous possédiez toujours à tout point de vue de quoi satisfaire à tous vos besoins et que vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne.

Dieu peut nous combler et il veut le faire. Dieu ne veut pas des enfants pauvres, mais des enfants riches. Je ne suis pas ici pour faire l’apologie d’un évangile de prospérité, mais l’esprit de pauvreté doit être chassé de chacune de nos vies. Satan veut faire de nous des esclaves de l’argent et nous faire croire que nous avons besoin de lui. Mais c’est de Dieu que nous avons besoin, et c’est en Dieu que nous devons mettre notre confiance et ce Dieu d’amour qui nourrit les oiseaux du ciel et qui les habille prendra aussi soin de nous. Mettez Dieu en premier, et le reste vous sera donné en plus. Dans Malachie 3.10 on peut lire: Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, Afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ; Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, Dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. (Malachie 3.10) Aléluia !

Dieu pourvoit, Dieu veut nous bénir. Mais Dieu veut aussi que la surabondance que nous avons serve pour toute bonne oeuvre. Quelle serve pour aider notre communauté, nos frères et soeurs dans le besoins, pour l’évangélisation, pour financer des projets sociaux, pour nos jeunes, pour nos ainés et que sais-je encore. Les besoins sont nombreux.

Dans Agée on peut lire qu’un grand nombre de juifs connaissaient des problèmes financiers. Il semble qu’ils étaient plus préoccupés par leur propre maison que par l’état du temple de Dieu. Cela semble être à l’origine de leurs problèmes. Dans Aggée 1.3-6 on peut lire: ‘Est-ce le moment pour vous d’habiter vos maisons lambrissées, quand ce temple est détruit?’ Voici ce que dit maintenant l’Eternel, le maître de l’univers: Réfléchissez attentivement à votre conduite! Vous semez beaucoup et vous récoltez peu; vous mangez et vous n’êtes pas rassasiés; vous buvez et vous n’êtes pas désaltérés; vous êtes habillés et vous n’avez pas chaud; le salaire de celui qui travaille tombe dans un sac percé.

Nous ne devons jamais oublier que ce que nous possédons vient de Dieu et que de ne pas lui rendre au minimum sa part c’est un peu comme si nous le volions. Nous devons rendre à Dieu ce qui lui appartient de droit et ce qu’il nous demande. Nos biens ne nous appartiennent pas vraiment ils nous ont été confiés par l’Eternel pour que nous en faisions un bon usage. Avons-nous des droits sur ce que nous possédons pas? Un gérant est-il le propriétaire des affaires qu’il gère? Bien sur que non. Si votre patron vous demande de gérer ces biens et que vous vous servez dans la caisse vous êtes un voleur. Et la parole est claire, la loi de Dieu dit: Tu ne voleras point!

Le système de Dieu et celui du monde

Pour Jésus, notre rapport avec l’argent n’est pas une question morale mais avant tout une question d’ordre spirituel. La question est finalement sur quel Dieu fondez-vous votre vie? L’argent peut être l’expression de notre ouverture, de notre générosité, de notre capacité à nous ouvrir aux autres, de notre capacité à donner ou alors il est le signe de notre emprisonnement, de notre servitude, de notre esclavage à Mamon. Il nous enferme loin des autres ou loin de Dieu.

L’argent est un moyen de se procurer des bienfaits. Il peut faire tant de bien, mais il peut aussi faire tant de mal. La parole dit que l’argent est la racine de tous les maux. L’argent est devenu le Dieu le plus populaire de notre époque. Dans notre société l’homme sans argent n’est qu’un pauvre. La société le bannit, le rejette, il n’est rien.

L’argent a un pouvoir certain sur l’homme, dans ce sens il n’est pas neutre. On peut se laisser séduire par lui. Il fausse notre jugement, nous détourne de notre route. Il nous détourne de Dieu si nous n’y prenons pas garde.

Saint-Basile disait plus un homme boit, plus il a envie de boire. De même plus un nouveau riche amasse de biens, plus il a envie d’en amasser. Sa maladie augmente avec ses trésors.

Chacun peut être esclave de l’argent. Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’argent pour être esclave de l’argent comme il n’est pas nécessaire d’être riche pour en donner. Le chrétien doit savoir mettre sa raison de vivre ailleurs que dans l’argent, dans la réussite, dans la domination.

Jésus nous appelle a être libre, à retrouver notre liberté vis-à-vis de l’argent. Car il est écrit: Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. (Jean 8.32) Et cette vérité c’est Jésus-Christ, présent ici ce matin pour faire son oeuvre.

Jésus veut nous affranchir de l’amour de l’argent, de l’avarice, de l’envie de bruler notre argent dans des choses vaines. Il veut nous affranchir des dettes, de l’esprit de pauvreté qui est sur nous. Il veut nous apprendre à donner et recevoir et non à vendre et acheter. Nous devons régler maintenant le problème de l’argent dans nos vies. Amen!

Le don, un instrument de libération

L’argent peut être un instrument de bénédiction, il peut corriger les déséquilibres. L’argent en Jésus-Christ peut devenir un puissant créateur plutôt qu’un destructeur.

Il est dit dans 2 Corinthiens 9.7: Que chacun donne comme il l’a décidé dans son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie.

Saint Gregoire de Naziance disait: «Le don fait avec chagrin et par contrainte n’a ni grâce, ni éclat. C’est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu’il faut faire le bien.» Amen

Voulez-vous faire le bien aujourd’hui? Voulez-vous vous enrichir aujourd’hui?

La parole nous enseigne que: Tel, qui donne libéralement, devient plus riche ; Et tel, qui épargne à l’excès, ne fait que s’appauvrir. L’âme bienfaisante sera rassasiée, Et celui qui arrose sera lui-même arrosé. (Proverbes 11.24-25) Amen!

Quel passage merveilleux. Voulez-vous vous enrichir? Grandir spirituellement? L’offrande, le don est nécessaire à notre spiritualité. C’est un acte de reconnaissance envers Dieu, celui qui nous nourrit et qui pourvoit à nos besoins. Grâce à votre dons, vous arrosez d’autres personnes, vous arrosez le champ de Dieu.

Dans Matthieu 6-19.20 on peut lire: Ne vous amassez pas des richesses sur la terre où elles sont à la merci de la rouille, des mites qui rongent, ou des cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n’y a ni rouille, ni mites qui rongent, ni cambrioleurs qui percent les murs pour voler.

En donnant, vous vous amassez des trésors dans le ciel, vous remplissez votre compte en banque divin. Amen.
Dieu nous a donné la chance de vivre dans un pays ou regorge le lait et le miel, il a placé une bénédiction sur notre pays, cette bénédiction n’est pas seulement pour nous. Nous sommes appelés à la partager.

Les premiers chrétiens vendaient et partageaient leurs biens entre eux. Nous sommes appelés à partager, à donner. Jésus nous désire libre, c’est pourquoi dans le nouveau testament, il n’y a pas de minimum à donner, ni de maximum.

Dieu aime que nous donnions avec Joie, il aime que nous usions de notre discernement dans l’utilisation de l’argent. Il ne nous donne pas une recette toute faite. Il nous donne des pistes, des indications. C’est à chacun de décider, en se rappelant tout ce que Dieu a fait pour vous. Dieu n’a-t-il pas été généreux avec vous? Peut-être même qu’il vous a béni au-delà de toutes vos espérances.

La bible dit … Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. (Actes 20.35) André Gide le disait comme cela: Quand nous aurons compris que le secret du bonheur n’est pas dans la possession mais dans le don, en faisant des bien-heureux autour de nous, nous serons plus heureux nous-mêmes. Celui qui arrose sera arrosé, telle est la grande leçon de l’évangile et de l’argent.
Tout vient de notre Dieu, et c’est de sa main que nous avons reçu ce que nous pouvons offrir . (1 Chroniques 29.14)

Concluion

Ainsi nos dons doivent être proportionnels à nos revenus. Dans l’Ancien Testament, le minimum imposé était donc la dîme. Celui qui donnait moins désobéissait à la loi de Dieu et se rendait coupable d’un vol. Si la dîme est un étalon qui reste valable aujourd’hui, et qui représente un bon moyen de savoir ce qu’il est juste de donner, le chrétien est appelé à transcender cette loi et faire preuve de jugement dans sa façon d’honorer Dieu avec son argent.

Vous devez faire preuve de discernement et demander au Saint-Esprit de vous conduire dans la gestion de votre argent et pour savoir ce que vous devez donner pour le Royaume de Dieu. Jésus n’est pas venu abolir la loi, mais il est venu l’accomplir. Amen!

 

Martin Luther, le grand réformateur

L’un des professeurs les plus célèbres de Leipzig, connu comme « la lumière du monde », dit de Luther :  » Ce moine fera honte à tous les docteurs; il annoncera une doctrine nouvelle et réformera toute l’Eglise, parce qu’il se base sur la Parole du Christ, la Parole à laquelle personne au monde ne peut résister, que personne ne peut réfuter, même lorsqu’on l’attaque avec toutes les armes de la philosophie. »

« Jamais nulle part dans le monde, on n’a écrit de livre plus facile à comprendre que la Bible. Comparée aux autres livres, elle est comme le soleil par rapport à toutes les autres lumières. Ne vous laissez convaincre par personne de l’abandonner sous aucun prétexte. Si vous vous en écartez un instant, tout est perdu; on pourra vous entraîner n’importe où. Si vous restez fidèle aux Ecritures, vous serez victorieux ». – Luther

Dans sa prison, après sa condamnation par le Pape à être brûlé vif, Jean Hus déclara: « Ils peuvent tuer l’oie (dans sa langue, hus signifie oie), mais dans cent ans apparaîtra un cygne qu’ils ne pourront brûler. »

Il neigeait et un vent glacé hurlait furieusement autour de la maison, le jour où ce « cygne » naquit à Eisleben en Allemagne. Le lendemain, le nouveau-né fut baptisé dans l’église Saint Pierre et Saint Paul, et comme c’était la Saint Martin, l’enfant reçut le nom de Martin Luther.

Cent deux ans après que Jan Hus eut rendu l’âme sur le bûcher, le « cygne » affichait à la porte de l’église de Wittemberg ses quatre-vingt-quinze thèses contre la vente des indulgences, acte qui fut à l’origine de la Grande Réforme. Jean Hus s’était trompé de deux années seulement dans sa prédiction.

Afin de donner toute sa valeur à l’œuvre de Martin Luther, il faut se rappeler l’obscurantisme et la confusion qui régnaient à l’époque de sa naissance.

D’après les estimations, au moins un million d’Albigeois étaient morts en France sur l’ordre du Pape d’exterminer sans pitié ces « hérétiques » (qui soutenaient la Parole de Dieu). Wycliffe, « l’étoile du matin de la Réforme », avait traduit la Bible en langue anglaise. Jean Hus, disciple de Wycliffe, était mort sur le bûcher en Bohème en suppliant le Seigneur de pardonner à ses persécuteurs. Jérôme de Prague, compagnon de Hus et érudit, avait subi le même supplice, chantant des hymnes dans les flammes jusqu’à ce qu’il rende son dernier soupir. Wessel, célèbre prédicateur d’Erfurt, avait été mis en prison pour avoir enseigné que le salut s’obtenait par la grâce. Mis aux fers, il mourut quatre ans avant la naissance de Luther. En Italie, quinze ans après la naissance de Luther, Savonarole, homme de Dieu et fidèle prédicateur de la Parole, fut pendu et son corps réduit en cendres, sur ordre de l’Eglise.

C’est à cette époque que naquit Martin Luther. Comme nombre d’hommes parmi les plus célèbres, il appartenait à une famille pauvre. Il avait l’habitude de dire: « Je suis fils de paysans, mon père, mon grand-père et mon arrière grand-père étaient de vrais paysans ». Puis, il ajouta:  » Nous avons autant de raisons de nous glorifier de notre ascendance que le diable de s’enorgueillir de ce qu’il descend des anges ».

Les parents de Martin devaient travailler sans répit et sans repos pour habiller, nourrir et éduquer leurs sept enfants. Le père travaillait dans les mines de cuivre et la mère, en plus de ses tâches domestiques, transportait du bois pour le feu sur son dos.

Non seulement ses parents se préoccupaient de la croissance physique et intellectuelle de leurs enfants, mais ils se souciaient également de leur développement spirituel. Lorsque Martin eut l’âge de la raison, son père lui apprit à se mettre à genoux à côté de son lit, le soir avant de se coucher, et à prier Dieu afin que l’enfant « se souvienne de son Créateur » (Ecclésiaste 12:1).

Sa mère était sincère et pieuse; ainsi, elle apprit à ses enfants à considérer tous les moines comme des hommes saints et toute transgression des règlements de l’Eglise comme une transgression des lois de Dieu. Martin apprit les Dix Commandements et le Notre Père, à respecter le Saint Siège dans la Rome lointaine et sacrée et à regarder avec révérence tout ossement ou morceau de vêtement ayant appartenu à un saint. Cependant, sa religion reposait davantage sur un Dieu juge vengeur plutôt qu’ami des petits enfants (Matthieu 19:13-15). Une fois adulte, Luther écrivit: « Entendre mentionner le nom du Christ me faisait trembler et pâlir, car on m’avait appris à Le considérer comme un juge coléreux. On nous avait appris que nous devions nous-mêmes faire propitiation pour nos péchés; que nous ne pouvions pas racheter suffisamment nos fautes et qu’il était nécessaire de recourir aux saints du ciel et de prier Marie pour qu’elle intercède en notre faveur afin de détourner de nous la colère du Christ ».

Le père de Martin, très satisfait des résultats scolaires de son fils dans la petite ville où ils demeuraient, décida de l’envoyer, lorsqu’il eut treize ans, à l’école franciscaine de la ville de Magdeburg.

Le jeune garçon se présentait souvent à la confession où le prêtre lui imposait pénitence et l’obligeait à faire de bonnes actions afin d’obtenir l’absolution. Martin s’efforçait sans répit d’obtenir la faveur de Dieu au moyen de la piété, et ce même désir l’amena plus tard à la vie monastique.

Pour subvenir à ses besoins à Magdeburg, Martin devait demander l’aumône dans les rues, chantant de porte en porte. Ses parents, pensant que cela irait mieux à Eisenach, l’envoyèrent étudier dans cette ville où, en outre, habitaient des parents de sa mère. Néanmoins, ces parents ne lui apportèrent aucune aide et le jeune garçon dut continuer à demander l’aumône pour pouvoir se nourrir.

Alors qu’il était sur le point d’abandonner ses études, pour prendre un travail manuel, une dame aisée, Madame Ursule Cota, impressionnée par ses prières à l’église et émue par l’humilité avec laquelle il recevait les restes de repas qu’on lui donnait à sa porte, l’accueillit au sein de sa famille. Pour la première fois, Luther découvrit ce qu’était l’abondance. Des années plus tard, il parlait d’Eisenach comme de « la ville bien-aimée ». Lorsque Luther fut devenu célèbre, l’un des enfants de la famille Cota alla faire des études à Wittenberg, où Luther l’accueillit chez lui.

Pendant son séjour chez madame Cota, sa tendre mère adoptive, Martin fit des progrès très rapides et reçut une solide instruction. Son maître, Jean Trebunius, était un homme cultivé et soigné. Il ne maltraitait pas ses élèves comme le faisaient les autres maîtres. On raconte que lorsqu’il rencontrait les enfants de son école, il les saluait en retirant son chapeau, car « personne ne savait si parmi eux ne se trouvaient pas de futurs docteurs, régents, chanceliers ou rois […] » Quant à Martin, l’ambiance de l’école et du foyer lui permit de se forger un caractère fort et inébranlable, si nécessaire pour affronter les ennemis redoutables de Dieu.

Martin était plus sérieux et plus pieux que les autres enfants de son âge. C’est en pensant à cela que Madame Cota, à l’heure de sa mort, dit que Dieu avait béni son foyer à partir du jour où Luther y était entré.

Pendant ce temps, la situation économique des parents de Martin s’était quelque peu améliorée. Le père avait acquis un four pour fondre le cuivre et il en acheta ensuite deux autres. Il avait été élu conseiller de sa ville et il commençait à faire des projets pour l’instruction des ses enfants. Cependant, Martin n’eut jamais honte de ses jours d’épreuves et de misère; au contraire, il les considérait comme la main de Dieu qui l’avait guidé, dirigé et préparé pour sa grande œuvre. Personne ne peut, une fois adulte, affronter sérieusement et avec courage les vicissitudes de la vie si l’expérience ne lui a rien appris dans sa jeunesse.

A dix-huit ans, Martin désirait faire des études universitaires. Son père, conscient des capacités de son fils, l’envoya à Erfurt qui était alors le centre intellectuel du pays, où plus de mille étudiants suivaient des cours. Le jeune homme étudia avec tant d’acharnement qu’à la fin du troisième trimestre, il obtint le grade de bachelier en philosophie. A vingt et un ans, il atteignit le deuxième grade académique, celui de docteur en philosophie; les étudiants, les professeurs et les autorités lui rendirent l’hommage qu’il méritait.

Dans la ville d’Erfurt même, on comptait cent propriétés appartenant à l’Eglise, y compris huit couvents. Il y avait également une importante bibliothèque qui dépendait de l’université, où Luther passait tout son temps libre. Il priait toujours Dieu avec ferveur pour qu’il lui accorde sa bénédiction dans ses études. Il avait coutume de dire: « Bien prier est la partie la plus importante des études. » Un de ses camarades écrivit à son sujet: « Chaque matin, il fait précéder ses études d’une visite à l’église et d’une prière à Dieu ».

Son père, qui désirait voir Martin devenir un célèbre avocat, lui acheta le Corpus juris, une grande œuvre de jurisprudence qui coûtait très cher.

Cependant l’âme de Martin désirait Dieu avec ardeur et par-dessus toutes choses. Divers événements influencèrent Luther, l’amenant à embrasser la vie monastique, une décision qui emplit son père de tristesse et horrifia ses compagnons de l’université.

Premièrement, dans la bibliothèque, il découvrit le merveilleux Livre des livres, la Bible complète, en latin. Jusqu’alors Luther avait cru que les petits extraits choisis par l’Eglise pour être lus le dimanche, constituaient la totalité de la Parole de Dieu. Après avoir lu la Bible pendant un long moment, il s’écria:  » Oh! Si la Providence pouvait me donner un tel livre, pour moi tout seul!  » A mesure qu’il lisait les Ecritures, son cœur se mit à percevoir la lumière que répandait la Parole de Dieu et son âme à ressentir une soif de Dieu toujours plus grande.

A l’époque où il devint bachelier, ses longues heures d’étude le rendirent malade et sa maladie l’amena aux portes de la mort. Ainsi, sa faim de la parole de Dieu s’enracina encore plus profondément dans le cœur de Luther. Quelque temps après cette maladie, alors qu’il rendait visite à sa famille, il reçut un coup d’épée et il faillit mourir deux fois avant qu’un chirurgien ne réussisse à guérir la blessure. Pour Luther, le salut de son âme prévalait sur tout autre désir.

Un jour, un de ses amis intimes d’université fut assassiné.  » Ah!, s’écria Luther, horrifié, que serait-il advenu de moi si j’avais été appelé dans l’autre vie si inopinément?  »

Mais parmi tous ces événements, celui qui ébranla le plus l’esprit de Luther, fut celui qu’il vécut pendant un terrible orage alors qu’il revenait de chez ses parents. Il ne pouvait se mettre à l’abri nulle part. Le ciel était en feu, les éclairs déchiraient les nuages sans arrêt. Soudain, un éclair frappa à côté de lui. Luther, empli d’épouvante et se sentant déjà près de l’enfer, se prosterna en criant:  » Sainte Anne, sauve-moi et je me ferai moine!  »

Plus tard, Luther appela cet incident:  » Ma voie royale vers Damas  » et il tint la promesse qu’il avait faite à Sainte Anne. Il invita alors ses camarades à dîner avec lui. Après le repas, alors que ses amis se divertissaient en discutant tout en écoutant de la musique, il leur annonça soudain qu’à partir de ce moment, ils pouvaient le considérer comme mort, car il allait entrer au couvent. Ses amis essayèrent en vain de le dissuader. Dans l’obscurité de cette même nuit, le jeune homme, qui n’avait pas encore vingt-deux ans, se rendit au couvent des Augustins, frappa, la porte s’ouvrit et Luther entra. Le professeur admiré et fêté, la gloire de l’université, celui qui avait passé des jours et des nuits penché sur ses livres, n’était plus maintenant qu’un simple frère augustin!

Le monastère des Augustins était le meilleur des cloîtres d’Erfurt. Ses moines étaient les prédicateurs de la ville, très estimés pour leurs œuvres de charité envers la classe pauvre et opprimée. Il n’y eut jamais dans ce couvent un moine plus soumis, plus dévoué et plus pieux que Martin Luther. Il effectuait les travaux les plus humbles, comme portier, fossoyeur, balayeur de l’église et des cellules des moines. Il ne refusait pas de sortir mendier le pain quotidien pour le couvent dans les rues d’Erfurt.

Pendant son année de noviciat, avant qu’il fasse ses vœux, les amis de Luther firent tout ce qui était en leur pouvoir pour le dissuader de persévérer dans sa décision. Les camarades qu’il avait invités à dîner pour leur annoncer son intention de se faire moine, restèrent deux jours près du portail du couvent, dans l’espoir qu’il reviendrait vers eux. Le père de Luther faillit devenir fou lorsqu’il comprit que ses prières étaient inutiles et que tous les projets qu’il avait faits pour l’avenir de son fils étaient détruits.

Luther s’excusait en disant: « J’ai fait une promesse à Sainte Anne, pour sauver mon âme. Je suis entré au couvent et j’ai accepté cette condition spirituelle uniquement pour servir Dieu et lui plaire pour l’éternité. »

Cependant, Luther s’était fait trop d’illusions.

Après avoir essayé de crucifier sa chair par des jeûnes prolongés, en s’imposant les privations les plus sévères, en effectuant un nombre incalculable de veilles, enfermé dans sa cellule, il devait encore lutter contre les mauvaises pensées. Son âme clamait : ‘Donne-moi la sainteté ou je meurs pour toute l’éternité; emporte-moi vers le fleuve aux eaux pures et non à ces sources d’eaux contaminées; conduis-moi vers les eaux de vie qui jaillissent du trône de Dieu ».

Un jour, Luther trouva dans la bibliothèque du couvent une vieille bible en latin, attachée à la table par une chaîne; pour lui, ce fut un trésor infiniment plus précieux que tous les trésors littéraires du couvent. Il fut si complètement absorbé par sa lecture que pendant des semaines entières, il oubliait de répéter les prières du jour de l’ordre. Ensuite, réveillé par la voix de sa conscience, Luther se repentit de sa négligence; ses remords étaient tels qu’ils l’empêchaient de dormir. Il s’efforça donc de réparer son erreur et il y mit tant d’acharnement qu’il en oubliait de se nourrir.

Dans cet état, décharné par tant de jeûnes et de veilles, il se sentit oppressé par la crainte au point d’en perdre connaissance et de tomber sur le sol. C’est ainsi que le trouvèrent les autres moines qui admirèrent une fois de plus son exceptionnelle piété! Luther ne reprit conscience que lorsqu’un groupe de frères du chœur l’entourèrent en chantant. La douce harmonie arriva jusqu’à son âme et réveilla son esprit. Cependant, même à ce moment-là il lui manquait encore la paix perpétuelle de l’âme, il n’avait pas encore entendu le chœur céleste chanter: « Gloire à Dieu et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté « .

A cette époque, le vicaire général de l’ordre des Augustins, Staupitz, vint en visite au couvent. C’était un homme de grand discernement et d’une piété profonde; il comprit immédiatement le problème du jeune moine et lui offrit une bible dans laquelle celui-ci put lire: « Le juste vivra par la foi ». Depuis bien longtemps, Luther soupirait:  » Oh, que Dieu me donne un tel livre rien que pour moi! » Maintenant il l’avait enfin!

Il trouva un grand réconfort à la lecture de la Bible, mais la tâche ne pouvait être accomplie en un jour. Il resta donc plus résolu que jamais à atteindre la paix par la vie monastique, jeûnant et passant des nuits entières sans dormir. Gravement malade, il s’écria: « Mes péchés, mes péchés! » Bien que sa vie fût sans tache, comme il l’affirmait et comme d’autres en témoignaient, il se sentait coupable devant Dieu, jusqu’à ce qu’un vieux moine lui rappelât une parole du Credo: « Je crois dans le pardon des péchés ». Il vit alors que Dieu avait non seulement pardonné les péchés de Daniel et de Simon Pierre, mais également les siens.

Peu de temps après ces événements, Luther fut ordonné prêtre. La première messe qu’il célébra fut un grand événement. Son père, qui ne lui avait pas pardonné depuis le jour où il avait abandonné ses études de jurisprudence, y assista, après être venu à cheval de Mansfield en compagnie de vingt-cinq amis et avec un don important pour le couvent.

Lorsqu’il eut vingt-cinq ans, Luther fut nommé à la chaire de philosophie de Wittenberg, où il alla vivre dans le couvent de son ordre. Cependant, son âme avait soif de la Parole de Dieu et de la connaissance de Christ. Outre les occupations que lui imposait sa chaire de philosophie, il se consacra à l’étude des Ecritures et en cette première année il obtint le titre de « licencié ès Ecritures ». Son âme brûlait du feu du ciel; de toutes parts affluaient des multitudes pour écouter ses sermons, jaillis directement de son cœur, sur les merveilleuses vérités que lui révélaient les Ecritures. L’un des professeurs les plus célèbres de Leipzig, connu comme « la lumière du monde », dit de lui:  » Ce moine fera honte à tous les docteurs; il annoncera une doctrine nouvelle et réformera toute l’Eglise, parce qu’il se base sur la Parole du Christ, la Parole à laquelle personne au monde ne peut résister, que personne ne peut réfuter, même lorsqu’on l’attaque avec toutes les armes de la philosophie. »

L’un des moments cruciaux de la vie de Luther fut sa visite à Rome. Une grave dispute avait surgi entre sept couvents d’Augustins et il fut décidé de porter les points de désaccord devant le Pape pour qu’il tranche. Comme Luther était le plus habile et le plus éloquent et qu’il était en outre très estimé et respecté par tous ceux qui le connaissaient, il fut choisi pour représenter son couvent à Rome. ‘

Luther fit le voyage à pied en compagnie d’un autre moine. En ce temps là, Luther était toujours fidèle et entièrement dévoué à l’Eglise catholique. Quand ils arrivèrent enfin à un endroit sur la route d’où l’on pouvait voir la ville célèbre, Luther tomba à genoux et s’exclama: « Ville sainte, je te salue! »

Les deux moines passèrent un mois à Rome où ils visitèrent les divers sanctuaires et les lieux de pèlerinage. Luther célébra la messe dix fois. Il regretta que ses parents ne fussent pas encore morts, parce qu’il aurait pu les délivrer du purgatoire! Un jour, montant les saintes marches à genoux, afin d’obtenir l’indulgence que le chef de l’Eglise promettait en récompense de ce sacrifice, les paroles de Dieu résonnèrent dans ses oreilles avec un bruit de tonnerre: « Le juste vivra par la foi. » Luther se leva et s’en alla, tout honteux.

Après avoir vu la corruption qui régnait partout à Rome, son âme se raccrocha encore davantage à la Bible. De retour à son couvent, le. vicaire général insista pour qu’il suivît les cours nécessaires pour obtenir le titre de docteur, qui lui donnerait le droit de prêcher. Néanmoins, conscient de l’énorme responsabilité que ceci entraînerait devant Dieu et ne voulant pas céder, Luther dit: « C’est une chose d’une extrême importance pour un homme de parler à la place de Dieu […] Ah! Docteur, en me demandant cela, vous m’ôtez la vie; je ne tiendrai pas plus de trois mois ». Le vicaire général lui répondit: « Cela n’a pas d’importance, qu’il en soit ainsi au nom de Dieu, car Dieu a aussi besoin au ciel d’hommes consacrés et intelligents ».

Elevé à la dignité de docteur en théologie, Luther brûlait plus encore du désir d’approfondir ses connaissances dans les Saintes Ecritures; il fut alors nommé prédicateur de la ville de Wittenberg. Les livres qu’il étudia et leurs marges pleines d’annotations en toutes petites lettres servent encore d’exemple aux érudits d’aujourd’hui, pour le soin et la méthode que Luther mit à ses études.

Celui-ci écrivit au sujet de la grande transformation que subit sa vie à cette époque-là: « Avec le désir ardent de comprendre la Parole de Dieu, je me mis à étudier son épître aux Romains. Je notai que dans le premier chapitre, il est établi que la justice de Dieu se révèle dans l’Evangile (Romains 16:17). Je détestais l’expression: « la justice de Dieu », parce que selon ce que j’avais appris, je la considérais comme un attribut du Dieu saint qui le poussait à châtier les pécheurs. En dépit de ma vie irréprochable de moine, ma conscience troublée me montrait que j’étais un pécheur devant Dieu. Ainsi, je détestais un Dieu juste qui châtiait les pécheurs […] Ma conscience était inquiète et au plus profond de moi, mon âme se révoltait. Cependant, je revenais sans cesse au même verset, parce que je voulais connaître ce qu’enseignait Paul. Finalement, après avoir médité ce point pendant des jours et des nuits, Dieu, en sa grâce infinie, me montra le verset: Le juste vivra par la foi. Je vis alors que la justice de Dieu, dans ce verset, est la justice que l’homme pieux reçoit de Dieu par la foi, comme un présent. »

C’est ainsi que l’âme de Luther se libéra de son esclavage. Il écrivit: « Je me sentis alors renaître et au paradis. Les Ecritures tout entières avaient maintenant pour moi une autre signification; je les étudiai en détail afin d’y découvrir tout ce qu’elles enseignaient sur la justice de Dieu. Avant, ces paroles m’étaient odieuses; maintenant, je les recevais avec le plus grand amour. Ce verset fut pour moi la porte d’entrée au paradis. »

Après cette merveilleuse expérience, Luther prêcha tous les jours; en certaines occasions, il lui arriva même de faire jusqu’à trois prédications le même jour, comme il le rapporta lui-même: « Ce qu’est le pasteur pour le troupeau, la maison pour l’homme, le nid pour l’oisillon, le rocher pour la chèvre sauvage, le ruisseau pour le poisson, voilà ce qu’est la Bible pour les âmes fidèles. » Enfin, la lumière de l’Evangile déchirait les ténèbres dans lesquels il vivait, et l’âme de Luther brûlait de conduire ceux qui l’écoutaient jusqu’à l’Agneau de Dieu, qui efface tous les péchés.

Luther fit en sorte que le peuple considère la vraie religion, non pas comme une simple profession de foi ou un système de doctrines, mais comme la vie même en Dieu. La prière n’était plus un exercice dépourvu de sens, mais une communion avec Dieu qui nous aime d’un amour infini. Par le biais de ses sermons, Luther révéla le cœur de Dieu à des milliers d’auditeurs, à travers son propre cœur.

Lors d’une convention d’Augustins, Luther fut invité à prêcher, mais au lieu de délivrer un message doctrinal de sagesse humaine, comme on s’y attendait, il prononça une homélie ardente contre la langue médisante des moines. Les Augustins, impressionnés par ce message, l’élirent directeur avec la charge de onze couvents!

Luther ne se contentait pas de prêcher la vertu, il la mettait en pratique et aimait vraiment son prochain. A cette époque, la peste, venue d’Orient, frappa Wittenberg. On calcule que le quart de la population de l’Europe, la moitié de la population de l’Allemagne, fut fauché par la peste. Lorsque les professeurs et les étudiants fuirent la ville, ils insistèrent pour que Luther les suivît, mais celui-ci répondit: « Où fuir? ma place est ici; le devoir ne me permet pas d’abandonner mon poste, avant que Celui qui m’y a placé ne m’appelle. Ce n’est pas que je ne craigne pas la mort, j’espère simplement que le Seigneur me donnera du courage. » C’est ainsi que Luther continua d’exercer son ministère, prenant soin de l’âme et du corps de ses semblables pendant un temps d’affliction et d’angoisse universelles.

La réputation du jeune moine s’étendit très loin. Pendant ce temps sans s’en rendre compte, tout en travaillant infatigablement pour l’Eglise, il s’était écarté de la voie libérale où s’était engagée l’Eglise dans sa doctrine et dans la pratique.

Au mois d’octobre 1517, Luther afficha à la porte de l’église du château de Wittenberg ses 95 thèses, dont la teneur était que Christ demandait que l’on se repente et s’attriste pour le péché commis, et non la pénitence. Luther afficha ses thèses ou propositions en vue d’un débat public à la porte de l’église, comme c’était alors la coutume. Mais celles-ci, rédigées en latin, furent sur le champ traduites en allemand, en hollandais et en espagnol. En moins d’un mois, à la surprise de Luther, elles étaient parvenues en Italie et faisaient trembler les bases du vieil édifice de Rome.

La conséquence de cet affichage des 95 thèses à la porte de l’église de Wittenberg fut la naissance de la Réforme, c’est-à-dire, que cet acte fut à l’origine du grand mouvement des âmes qui, dans le monde entier, désiraient ardemment retrouver la source pure, la Parole de Dieu. Cependant, Luther n’attaquait pas l’Eglise catholique; au contraire, il prenait la défense du pape contre les vendeurs d’indulgence.

Au mois d’août 1518, Luther fut appelé à Rome pour y répondre à l’accusation d’hérésie qu’on lui intentait. Néanmoins, l’électeur Frédéric refusa de le laisser sortir du pays et Luther reçut ordre de se présenter à Augsbourg. « Ils vont te brûler vif », lui dirent ses amis. Luther leur répondit alors résolument: « Si Dieu soutient la cause, la cause l’emportera ».

L’ordre que le nonce du pape donna à Luther à Augsbourg fut clair: « Rétractez-vous ou vous ne sortirez pas d’ici ». Mais, Luther réussit à fuir par une petite porte dans le mur de la ville, en profitant de l’obscurité de la nuit. A son retour à Wittenberg, un an après l’affichage de ses thèses, Luther était devenu le personnage le plus populaire de toute l’Allemagne. Il n’y avait pas de journaux à l’époque, mais Luther répondait à toutes les critiques et ces réponses étaient ensuite publiées sous forme d’opuscules. Les écrits de Luther publiés ainsi constituent aujourd’hui une centaine de volumes.

Erasme, le célèbre humaniste et érudit hollandais, écrivit à Luther: « Vos livres sont en train de réveiller tout le pays […]. Les hommes les plus éminents d’Angleterre apprécient vos écrits […]. »

Lorsque la bulle d’excommunication envoyée par le pape arriva à Wittenberg, Luther répondit par un traité adressé au pape Léon X, où il l’exhortait à se repentir au nom du Seigneur. La bulle du pape fut brûlée loin des murs de la ville de Wittenberg devant une grande foule. A ce sujet, Luther écrivit au vicaire général: « Au moment de brûler la bulle, je tremblais et je priais, mais maintenant je suis satisfait d’avoir accompli cet acte énergique ». Luther n’attendit pas l’excommunication du pape, mais quitta immédiatement l’Eglise de Rome pour rejoindre l’Eglise du Dieu vivant.

Toutefois, l’empereur Charles Quint, qui allait convoquer sa première Diète dans la ville de Worms, demanda à Luther de comparaître afin de répondre, en personne, aux charges de ses accusateurs. Les amis de Luther lui déconseillèrent vivement d’y aller, rappelant: « Jan Hus ne s’est-il pas rendu à Rome pour y être brûlé, en dépit de la promesse de l’Empereur qu’il aurait la vie sauve? » Mais en réponse à tous leurs efforts pour le dissuader de comparaître devant ses ennemis, Luther, fidèle à l’appel de Dieu, leur dit: « Même s’il y a à Worms autant de démons que de tuiles sur les toits, j’ai confiance en Dieu et j’irai ». Après avoir donné des instructions au sujet de son œuvre, au cas où il ne reviendrait pas, il partit.

Pendant son voyage vers Worms, la foule se pressait en masse pour voir le grand homme qui avait eu le courage de défier l’autorité du pape. A Mora, il prêcha en plein air, parce que les églises étaient trop petites pour les énormes foules qui voulaient entendre ses sermons. A la vue des clochers des églises de Worms, il se dressa dans la voiture dans laquelle il voyageait et se mit à chanter son hymne, le plus célèbre de la Réforme: Ein Feste Burg, c’est-à-dire « Notre Dieu est une forteresse ». Lorsqu’il entra enfin dans la ville, il était escorté d’une foule beaucoup plus nombreuse que celle qui avait accueilli Charles Quint. Le lendemain, il fut présenté devant l’empereur, au côté duquel se tenaient le délégué du pape, six électeurs de l’empire, vingt-cinq ducs, huit margraves, trente cardinaux et évêques, sept ambassadeurs, les députations de dix villes et un grand nombre de princes, comtes et barons.

On pourrait facilement croire que le réformateur était un homme de grand courage et de grande force physique pour oser affronter tant de bêtes sauvages dont le seul et ardent désir était de le mettre en pièces. Mais, à la vérité, il avait passé une grande partie de sa vie à l’écart des hommes et, surtout, le voyage l’avait bien affaibli car il avait dû avoir recours aux soins d’un médecin. Néanmoins, il ne perdit pas sa fermeté et il se montra plein de courage, non pas du sien propre, mais par la puissance de Dieu.

Conscient qu’il devait comparaître devant l’une des assemblées d’autorités religieuses et civiles les plus imposantes de tous les temps, Luther passa la nuit précédente à veiller. Prosterné, le visage contre terre, il lutta avec Dieu, pleurant et suppliant. Un de ses amis l’entendit prier ainsi: « Oh Dieu Tout-Puissant! La chair est faible, le diable est fort! Oh, Dieu, mon Dieu! Je te supplie de rester à mes côtés pour affronter la raison et ‘la sagesse du monde. Fais-le, car toi seul le peux. Il ne s’agit pas de ma cause, mais de la tienne. Qu’ai-je à voir avec les grands de ce monde? C’est ta cause, Seigneur, ta cause juste et éternelle. Sauve-moi, ô Dieu fidèle! Je n’ai confiance qu’en toi, ô Dieu, mon Dieu […] Je suis prêt à donner ma vie, comme un agneau. Le monde ne réussira pas à réduire ma conscience au silence, même s’il est plein de démons; et si mon corps doit être détruit, mon âme t’appartient et sera avec toi pour l’éternité […]  »

On raconte que le lendemain. lorsque Luther passa le seuil de la salle où il devait se présenter devant la Diète, le général vétéran Freudsburg mit la main sur l’épaule du Réformateur et lui dit: « Petit moine, tu vas affronter une bataille différente, que ni moi ni aucun capitaine n’avons jamais affrontée, même lors de nos plus sanglantes conquêtes. Mais, si la cause est juste, et tu es convaincu qu’elle l’est, avance au nom de Dieu et ne crains rien car Dieu ne t’abandonnera pas ». Le grand général ne savait pas que Martin Luther avait déjà gagné la bataille par la prière et qu’il entrait uniquement pour informer ses pires ennemis de cette victoire.

Lorsque le nonce du pape exigea que Luther se rétractât devant l’auguste assemblée, celui-ci répondit: « Si vous ne m’avez pas convaincu d’erreur par le témoignage des Ecritures ou par vos arguments – puisque je ne crois ni dans le pape ni dans les conciles, car il est évident qu’ils se sont souvent trompés et qu’ils se contredisent entre eux – ma conscience doit obéir à la Parole de Dieu. Je ne peux pas me rétracter, je ne peux rien retirer car il n’est ni juste ni sûr d’agir contre sa conscience. Que Dieu me soit en aide, amen. »

De retour dans sa chambre, Luther leva les mains vers le ciel, et le visage illuminé, s’exclama: « Que tout soit consommé! Que tout soit consommé! Si j’avais mille têtes, je me les ferais toutes couper avant de me rétracter! »

La ville de Worms se réjouit, en apprenant la réponse hardie faite par Luther au nonce du pape. Les paroles du Réformateur furent rapportées et répandues au sein de la population qui lui rendit un hommage bien mérité.

Bien que les papistes n’eussent pas obtenu de l’empereur, à cause de la grande influence du Réformateur, qu’il violât le sauf-conduit accordé et qu’il fît brûler le soi-disant hérétique sur le bûcher, Luther dut toutefois affronter un autre grave problème. L’édit d’excommunication entra immédiatement en vigueur; Luther était donc considéré comme un criminel et, une fois la durée de son sauf-conduit écoulée, il devrait être livré à l’empereur; tous ses livres devaient être confisqués et brûlés; lui venir en aide de quelque façon que ce soit serait considéré comme un crime capital.

Mais il est facile à Dieu de prendre soin de ses enfants. Sur le chemin de retour à Wittenberg, Luther fut soudain entouré dans un bois par une bande de cavaliers masqués, qui, après avoir renvoyé les personnes qui l’accompagnaient, le conduisirent au milieu de la nuit au château de Wartburg, près d’Eisenach. C’était un stratagème du prince de Saxe pour sauver Luther de ses ennemis qui préméditaient de l’assassiner avant qu’il n’arrivât chez lui.

Au château, Luther passa de nombreux mois incognito; il prit le nom de Chevalier Georges et le monde extérieur le crut mort. De fidèles serviteurs de Dieu priaient jour et nuit. Les paroles du peintre Albert Dürer expriment les sentiments du peuple:  » Ô Dieu! si Luther est mort, qui nous expliquera l’Evangile maintenant? »

Toutefois, de sa retraite, à l’abri de ses ennemis, Luther avait toute liberté pour écrire; le monde comprit ensuite, au vu d’une telle quantité de littérature, qu’il s’agissait de l’œuvre de la plume même de Luther et qu’en fait celui-ci était vivant. Le Réformateur connaissait bien l’hébreu et le grec et, en trois mois, il traduisit le Nouveau Testament en allemand. Quelques mois plus tard, l’œuvre, une fois imprimée, était dans les mains du peuple. Il se vendit cent mille exemplaires de cette œuvre en quarante ans, en plus des cinquante-deux éditions qui furent imprimées dans d’autres villes. C’était pour l’époque un tirage considérable, mais Luther n’accepta pas un centime de droits d’auteur.

La plus grande œuvre de sa vie fut sans doute de donner la Bible dans sa propre langue au peuple allemand, après son retour à Wittenberg. Certes, il y avait d’autres traductions, mais elles étaient écrites dans un allemand latinisé que le peuple ne comprenait pas. La langue allemande de l’époque était un ensemble de dialectes, mais dans sa traduction de la Bible, Luther employa un langage que tous comprenaient, celui-là même que des hommes comme Goethe et Schiller utilisèrent pour écrire leurs œuvres. Le succès de sa traduction des Saintes Ecritures à l’usage des plus humbles est confirmé par le fait qu’après quatre siècles, on considère encore sa traduction comme la principale.

Un autre facteur important qui contribua au succès de cette traduction fut que Luther était un érudit en hébreu et en grec, ce qui lui permit de traduire directement à partir des langues d’origine. Néanmoins, la valeur de son œuvre ne se base pas uniquement sur les indiscutables dons de linguiste de son auteur, mais bien sur le fait que Luther connaissait la Bible mieux que quiconque, puisqu’il avait ressenti l’angoisse éternelle et qu’il avait trouvé dans les Ecritures la seule véritable consolation. Luther connaissait intimement et aimait sincèrement l’Auteur du Livre. En conséquence, son cœur brûlait du feu et de la puissance du Saint-Esprit. C’est là le secret qui lui permit de traduire cette œuvre immense en allemand en si peu de temps.

Comme on le sait, la force de Luther et de la Réforme fut la Bible. De Wartburg, Luther écrivit à son peuple de Wittenberg: « Jamais nulle part dans le monde, on n’a écrit de livre plus facile à comprendre que la Bible. Comparée aux autres livres, elle est comme le soleil par rapport à toutes les autres lumières. Ne vous laissez convaincre par personne de l’abandonner sous aucun prétexte. Si vous vous en écartez un instant, tout est perdu; on pourra vous entraîner n’importe où. Si vous restez fidèle aux Ecritures, vous serez victorieux ».

Après avoir quitté son habit de moine, Luther décida de quitter complètement la vie monastique; il épousa Katharina von Bora, une religieuse cistercienne qui avait également quitté le cloître après avoir compris qu’une telle vie était contraire à la volonté de Dieu. Le personnage de Luther, assis près de la cheminée chez lui avec sa femme et ses six enfants qu’il aimait tendrement, inspire les hommes davantage que le grand héros qui se présenta devant le légat pontifical à Augsbourg.

Lors des cultes domestiques, la famille se groupait autour d’un harmonium pour louer Dieu tous ensemble. Le Réformateur lisait le Livre qu’il avait traduit pour le peuple, puis tous louaient Dieu et priaient jusqu’à ce qu’ils ressentissent la présence divine parmi eux.

Luther et son épouse s’aimaient profondément. C’est lui qui dit : « Je suis riche, Dieu m’a donné ma nonne et trois fils, les dettes ne me font pas peur: c’est Katharina qui paie tout. » Katharina von Mora était estimée de tous. En fait, certains en vinrent à la critiquer parce qu’elle était trop économe; mais que serait-il advenu de Martin Luther et de toute sa famille, si elle avait agi comme lui? On raconte que, profitant du fait que sa femme était malade, il donna son propre repas à un étudiant qui avait faim. Il n’acceptait rien de ses élèves et refusait de vendre ses écrits, laissant tout le profit aux typographes.

Au cours de ses méditations sur les Ecritures, il oubliait souvent de manger. Alors qu’il écrivait son commentaire du psaume 23, il resta trois jours enfermé dans sa chambre, avec du pain et du sel pour toute nourriture. Lorsque sa femme fit ouvrir la porte par un serrurier, ils le trouvèrent en train d’écrire, plongé dans ses pensées et complètement étranger à tout ce qui se passait autour de lui.

Il est difficile de se faire une idée exacte de tout ce que nous devons aujourd’hui à Martin Luther. La façon dont il a ouvert la voie pour que le peuple soit libre de servir Dieu conformément à ses lois, dépasse notre compréhension. C’était un grand musicien et il écrivit quelques-uns des hymnes les plus spirituels que l’on chante encore aujourd’hui. Il prépara le premier recueil d’hymnes grâce à un grand travail de compilation et il établit la coutume de faire chanter ensemble les gens qui assistaient au culte. Il insista pour que non seulement les garçons, mais aussi les filles, reçoivent une instruction, se convertissant ainsi en père des écoles publiques. Avant Luther, le sermon avait peu d’importance dans les cultes, mais il en fit la partie principale. Il donna l’exemple lui-même pour contribuer à établir cette coutume; en effet c’était un prédicateur d’une grande éloquence. Il n’avait pas une très haute opinion de lui-même, mais ses messages venaient du plus profond de son cœur, à tel point que le peuple ressentait la présence de Dieu lorsqu’il prêchait. A Zwickau, il prêcha devant vingt-cinq mille personnes sur la place publique. On calcule qu’il écrivit cent quatre-vingt volumes dans sa langue maternelle et presque autant en latin. Malgré les diverses maladies dont il souffrait, il n’en continuait pas moins ses efforts, disant: « Si je mourais dans mon lit, ce serait une honte pour le pape. »

On attribue généralement le grand succès de Luther à son intelligence extraordinaire et à ses dons remarquables. En réalité, il avait coutume de prier pendant des heures entières. Il disait que s’il ne passait pas deux heures en prière le matin, il s’exposait à ce que Satan gagne la victoire sur lui dans la journée. Un biographe écrivit: « Le temps qu’il passe à prier engendre le temps nécessaire pour tout ce qu’il fait. Le temps qu’il passe à sonder la Parole vivifiante, lui emplit le cœur qui ensuite déborde dans ses sermons, dans sa correspondance et dans ses enseignements. »

Sa femme disait que les prières de Luther « ressemblaient parfois aux demandes insistantes de son petit garçon Hanschen qui avait confiance en la bonté de son père; parfois aussi, c’était comme la lutte d’un géant dans les affres du combat. »

Dans L’Histoire de l’Eglise chrétienne de Souer, on peut lire: « Martin Luther prophétisait, évangélisait, parlait en langues et les interprétait, il manifestait tous les dons du Saint-Esprit. »

A soixante-deux ans, il fit son dernier sermon sur le texte:  » Cachez ces choses aux sages et aux connaisseurs et révélez-les aux enfants. » Ce même jour, il écrivit à Katharina, son épouse bien-aimée: « Remets ton fardeau au Seigneur et il te soutiendra. Amen ». Cette phrase est tirée de sa dernière lettre. Toute sa vie il s’attendait à ce que le pape parvînt à mettre à exécution sa menace répétée de le faire brûler vif. Toutefois, ce n’était pas la volonté de Dieu. Le Christ l’appela à lui lors d’une crise cardiaque à Eisleben, sa ville natale.

Les dernières paroles de Luther furent: « Je vais remettre mon esprit ». Puis il loua Dieu à haute voix: « Ô, mon Père céleste! mon Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui je crois, que j’ai prêché et à qui je me suis confessé, que j’ai aimé et loué […] Ô, mon Seigneur bien-aimé Jésus-Christ, je te recommande ma pauvre âme. Oh, mon Père céleste, très bientôt, je devrai abandonner ce corps, mais je sais que je resterai éternellement auprès de toi et que rien ne pourra m’arracher de tes mains!  » Puis, après avoir récité trois fois Jean 3:16, il répéta: « Père, en tes mains je remets mon esprit, pour que tu me délivres, Dieu fidèle », puis il ferma les yeux et s’endormit.

Un immense cortège de croyants qui l’aimaient sincèrement, précédé de cinquante cavaliers, sortit d’Eisleben pour se rendre à Wittenberg, passa la porte de la ville où le Réformateur avait, des années plus tôt, brûlé la bulle d’excommunication et entra par les portes de cette même église où, il y avait vingt-neuf ans, Luther avait affiché les 95 thèses. Pendant le culte funèbre, le pasteur Bugenhagen et Melanchthon, le compagnon inséparable de Luther, prononcèrent chacun un discours. Puis, on ouvrit la sépulture, placée auparavant à côté de la chaire et on y déposa le corps de Luther.

Quatorze ans plus tard, le corps de Melanchthon trouva le repos de l’autre côté de la chaire dans cette même église. Autour de ces deux sépultures, reposent les dépouilles de plus de quatre-vingt-dix maîtres de l’Université.

Les portes de l’église du château furent détruites par un incendie pendant le bombardement de Wittenberg en 1760, mais elles furent remplacées par des portes en bronze en 1812, sur lesquelles on trouve gravées les 95 thèses. Mais ce grand homme, qui persévéra dans la prière, laissa gravée, non dans le métal qui finit par se ronger, mais dans des centaines de millions d’âmes immortelles, la Parole de Dieu qui portera ses fruits pour l’éternité.

Source: Les Héros de la Foi par Orlando Boyer, éditions VIDA