Le péché non-confessé empêche le réveil

Jonathan Goforth identifiait clairement le péché non confessé parmi les chrétiens comme l’un des principaux obstacles empêchant à Dieu d’envoyer un réveil.

« Vous devez avancer à genoux », ce fut-là le conseil que Hudson Taylor prodigua à un jeune missionnaire canadien du nom de Jonathan Goforth. Jonathan Goforth s’appliqua fidèlement et avec ferveur à suivre ce conseil tout au long de son travail missionnaire en Chine. Cependant, après treize années de prière consacrée et de prédication fidèle, et après ce que la plupart qualifieraient de ministère réussi, Goforth en vint à un point d’insatisfaction où son âme ne trouvait point de repos. Ce fut à cette période qu’un parti inconnu en Angleterre commença à distribuer des tracts sur le réveil de 1904 au Pays de Galles. Goforth fut profondément interpellé alors qu’il lisait ces récits. « Une nouvelle idée, une nouvelle conception de Dieu le Saint-Esprit commença à faire jour dans son cœur. » Il se livra donc à davantage de prière et d’étude de la Bible. Goforth se vit conduit par une vision fraîche, la vision d’une puissante effusion du Saint-Esprit.

Peu de temps après, il commençait à se retrouver dans la journée avec d’autres missionnaires pour prier pour un réveil. Ces hommes firent le vœu devant Dieu et firent le serment l’un à l’autre de prier jusqu’à ce que le réveil vînt en Chine. En 1908, la prière et les rêves de Jonathan Goforth commencèrent à se réaliser. Goforth commença à aller dans différentes stations missionnaires où il amena ses amis missionnaires dans la prière. Alors de façon soudaine, la prière droite et sincère ouvrit la porte à la confession ouverte des péchés.

Ce fut à partir du moment où les chrétiens vinrent avec un cœur purifié, confessèrent et abandonnèrent leur péché secret que le Saint-Esprit souffla comme un vent puissant. Vraisemblablement, cette confession de péchés honnête et ouverte fut la caractéristique la plus frappante du réveil. Partout où allait Mr Goforth le réveil éclatait, et presque toujours de la même façon. Premièrement, la prière était encouragée parmi les chrétiens, ce qui conduisait spontanément à la confession des péchés avec un cœur déchiré et brisé. Et ensuite, comme un fleuve, les perdus étaient introduits dans le Royaume par milliers.  » Les hommes étaient pénétrés comme avec du feu.  » L’un après l’autre des croyants au cœur brisé se jetèrent eux-mêmes dans la confession de tout péché secret. Monsieur Goforth identifiait clairement le péché non confessé parmi les chrétiens comme l’un des principaux obstacles empêchant à Dieu d’envoyer un réveil.

Walter Phillips nous décrit l’une des réunions de réveil que tenait Mr Goforth : « Immédiatement après que l’on pénétra dans l’église, l’on prit conscience de quelque chose d’inhabituel. L’endroit était rempli jusqu’à la porte et l’on pouvait voir une expression de révérence tendue sur chaque visage. Les gens s’agenouillaient pour prier, au début en silence, mais rapidement, ici et là, ils prièrent à haute voix. Les voix s’élevèrent, gagnèrent en volume jusqu’à former une grande vague de supplication unie qui grossit jusqu’au point de devenir un rugissement. Là je pus comprendre pourquoi le sol était si humide – l’atmosphère même était électrique et d’étranges impulsions remuaient les corps. »

Quand Mr Goforth prêchait, « la croix s’enflammait comme un feu vivant dans le cœur de tous les auditeurs.  » C’était la personne de Jésus Christ qui était exaltée pendant tout ce réveil, et présentée comme le Roi et le Sauveur devant lequel tous devraient rendre compte. Au milieu de ce grand réveil, Jonathan Goforth prit conscience que toutes ses transpirations et ses grands efforts déployés dans le passé ne lui permirent de récolter que frustration. Il en vint à la ferme conviction que le réveil ne peut être engendré qu’au travers de l’humilité, la foi, la prière et la puissance du Saint-Esprit. Goforth écrit :

« Si le réveil est encore retenu, c’est parce que quelques idoles conservent encore leur trône; parce que nous plaçons encore notre confiance dans des schémas humains; parce que nous refusons toujours de nous confronter à la vérité inébranlable que ‘ce n’est pas par la puissance, mais par Mon Esprit.' »

George Jeffreys, un homme de Dieu

Évangéliste de renom, George Jeffreys fut un des grands leaders du mouvement de Pentecôte. Il se convertit pendant le réveil du Pays de Galles (1904-1905). Dès sa conversion, il est actif dans son groupe de jeunesse et participe régulièrement aux réunions d’appel en plein air où il rend son témoignage. En 1912, il est baptisé du Saint-Esprit quand son pasteur lui impose les mains lors d’une retraite en son église congrégationaliste de Maesteg.

En 1915, il est pasteur en Irlande. Reconnaissant en lui des dons d’évangéliste, ses collègues le lancent dans son extraordinaire carrière de revivaliste. Son message est simple. C’est celui du « Plein Evangile » ou de « L’Evangile aux quatre angles » : Jésus sauve ! Jésus guérit ! Jésus baptise du Saint-Esprit ! Jésus revient !

Le Principal Jeffreys, tout comme ses pères du Réveil, insiste sur le devoir du converti baptisé d’eau de rechercher le baptême dans le Saint-Esprit et « d’aspirer aux dons, aux charismes spirituels », comme aussi aux manifestations du « fruit de l’Esprit ». Il prêche avec sérieux et joie « le retour glorieux du Christ » et l’Evangile de son Règne qui vient.

Dieu honore la fidélité de vie et d’enseignement de ce serviteur auquel Il a accordé des dons remarquables. En 1915, il fonde la première Église de Pentecôte Elim en Irlande. Beaucoup d’autres églises seront implantées par la suite au Royaume-Unis.

Des foules de plus en plus nombreuses se rassemblent partout en Grande-Bretagne pour l’entendre et demander la prière. La presse nationale relate ces rencontres extraordinaires où des gens de toutes conditions se convertissent par centaines ; où des malades, des infirmes, des incurables sont guéris. En 1926, le très vaste et fameux Royal Albert-Hall de Londres est bondé de gens qui veulent participer à ces rencontres de foi, de joie, d’action spirituelle.

En 1962, Reinhard Bonnke, de passage à Londres, tombe « accidentellement » sur la maison de Jeffreys qui l’invite à boire le thé. Le vieil évangéliste lui impose les mains pour le ministère que Bonnke, 22 ans, s’apprête à démarrer en Afrique du Sud. Le 26 janvier 1962, George Jeffreys s’éteint chez lui.

Evan Roberts : La prière façonne l’Histoire

Les graines du réveil sont toujours nourries dans les cœurs humbles. Et il en fut ainsi avec le grand réveil du Pays de Galles en 1904. Ce fut dans le cœur d’un jeune mineur nommé Evan Roberts que Dieu planta la vision brûlante d’un réveil spirituel.

Evan Roberts ne possédait pas les talents d’un grand intellectuel, ni l’art de l’éloquence, mais simplement une passion brûlante pour Jésus. Alors que les autres jeunes hommes naviguaient sur des bateaux dans la baie, le jeune Roberts assistait fidèlement aux réunions de prière.

Bien qu’âgé seulement de 26 ans, Evan Roberts n’avait pas de temps pour les amusements et les plaisirs si courants à la jeunesse.  » Jour et nuit, sans arrêt, il priait, pleurait et soupirait pour un grand réveil spirituel…  » Robert écrit :  » Pendant 10 ou 11 ans, j’ai prié pour un réveil. Je pouvais me tenir éveillé toute une nuit pour lire ou parler des réveils.  » En définitive, Evan Roberts fut expulsé de son logement par la propriétaire de son appartement qui pensait que, dans ses moments d’enthousiasme, il était possédé ou quelque peu fou. « Il passait des heures à prier et à prêcher dans sa chambre jusqu’au point où la dame fut effrayée de lui, et le pria de partir. »

Le rôle d’Evan Roberts dans le réveil au Pays de Galles était tout à fait atypique. Souvent, il conduisait simplement les gens dans la prière ou dans la lecture des Écritures. A d’autres moments, il s’asseyait silencieux tandis que les gens, l’un après l’autre confessaient leurs péchés ou rendaient témoignage de la puissance et de la victoire de Christ. Il y avait également des temps d’adoration qui duraient littéralement des heures. Roberts donnait simplement des instructions de temps en temps et laissait l’Esprit Saint faire le reste. Il fut un exemple constant démontrant non la façon de prêcher, mais plutôt la façon d’être conduit par l’Esprit.

Le réveil du Pays de Galles fut une invasion puissante de l’Esprit. Le Royaume de Dieu se manifesta radicalement sur la terre.  » Les hommes ne dilapidaient plus leurs revenus dans la boisson ou dans les vices, mais amenaient une grande joie dans leurs familles par le gain de leur travail. Des dettes très élevées furent payées par des milliers de jeunes convertis. La restitution était à l’ordre du jour. Les commerces de l’alcool et du jeu perdirent leur clientèle et les théâtres fermèrent par manque d’assistance. Le football fut oublié en ce temps par les joueurs ainsi que par les fans, bien que rien n’eût été dit sur les chaires à ce sujet. Les gens changèrent de vie et eurent de nouveaux centres d’intérêt. Les réunions politiques furent annulées ou délaissées. Elles parurent complètement en dehors du temps puisque personne ne s’y intéressait. Les dirigeants politiques du Parlement à Londres se rendirent par eux-mêmes aux réunions de réveil. Les barrières dénominationnelles établies par l’homme s’effondrèrent complètement alors que les croyants et les pasteurs adoraient leur majestueux Seigneur ensemble.  » L’une des caractéristiques remarquables du réveil était la confession des péchés, non seulement parmi ceux qui n’étaient pas sauvés, mais aussi parmi les sauvés. Tous furent brisés, mis à genou et fondus devant la croix de Christ.

Pendant tout le réveil, Evan Roberts insistait constamment sur la nécessité de régler honnêtement le problème du péché, celle d’une complète obéissance au Saint-Esprit et celle de la prééminence du Seigneur Jésus Christ. Evan Roberts fut un instrument de guérison d’un pays tout entier, tout cela parce qu’il veilla, pria et pleura. Il toucha le cœur brisé de Dieu et le Lui offrit en retour au travers de la prière et de l’intercession. Le résultat fut que  » partout où il allait, les cœurs s’enflammaient de l’amour de Dieu.

Evan Roberts, le mineur qui attisa les flammes du Réveil

Les graines du réveil sont toujours nourries dans les cœurs humbles. Et il en fut ainsi avec le grand réveil du Pays de Galles en 1904. Ce fut dans le cœur d’un jeune mineur nommé Evan Roberts que Dieu planta la vision brûlante d’un réveil spirituel.

Evan Roberts fut le héros du réveil du Pays de Galles de 1904. Le Evan Robertsdernier réveil s’y était produit en 1854 avec 100 000 convertis. L’évolution, le libéralisme et la haute critique avaient presque entièrement détruit la foi du peuple.

Roberts peut être un modèle pour beaucoup d’entre nous, car il démontre de façon vivante que Dieu Se sert des faibles pour accomplir Ses merveilles.

 » C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.  » – 2 Corinthiens 12:10

Sa faiblesse devint vraiment une grande force. À ce point que l’on considère aujourd’hui que ce réveil est celui qui a eu l’impact le plus rapide et le plus profond jusqu’à ce jour. C’était au point que le simple fait de lire un article de journal ou une lettre à propos de ce réveil dans quelque partie du monde que ce fût, déclenchait aussi un réveil à cet endroit-là. Le grand réveil pentecôtiste aux États-Unis est issu directement des nouvelles du réveil du Pays de Galles.

Evan avait peu d’instruction, n’introduisit pas de nouvelles doctrines, ni n’était un bon prédicateur (comme Moody). Il n’était pas non plus un meneur dynamique, mais il était un excellent disciple de Jésus-Christ.

Evan n’avait que la vingtaine d’années lors du réveil. La grande majorité des ouvriers étaient des adolescents et des enfants. Certains voulurent donc venir de l’extérieur pour s’imposer, mais en voyant la gloire évidente de Dieu au milieu d’eux, ils se retirèrent.

Les débuts du réveil

Evan Robert était fils de mineur. Son père eut une jambe cassée dans la mine et son fils vint l’aider à l’âge de neuf ans. À 26 ans, il eut le désir de devenir prédicateur et retourna étudier. Il ne terminerait pas son instruction de base, mais plus tard beaucoup d’écoles allaient se pencher sur son œuvre. Depuis un certain temps, il avait cherché et trouvé une relation plus intime avec le Seigneur. Un diacre lui avait déjà conseillé de ne jamais manquer une réunion de prière au cas ou le Saint-Esprit viendrait. Six jours sur sept, il assistait aux réunions de prière et aux études bibliques de son église et de la région. Il fit cela fidèlement pendant 13 ans.

Après les cours, lors d’une journée de printemps de l’année 1904, il eut une expérience qu’il appellerait plus tard  » la rencontre à la montagne de la Transfiguration « . Le Seigneur S’était révélé à Evan au point qu’il fut rempli de la crainte de Dieu. Pendant plusieurs jours, Dieu visita Evan durant la nuit. Lorsqu’on lui posait des questions à ce sujet il disait que c’était indescriptible. Il craignait d’aller au collège dans une autre ville car il avait peur de manquer ces rencontres avec Dieu.

Le 29 septembre 1904, Evan et des amis allèrent dans une convention chrétienne à quelques kilomètres de son école. Un évangéliste, Seth Joshua, dirigeait la réunion. À la fin de la réunion, Evan fut ébranlé par l’œuvre de Dieu en lui. L’évangéliste dit alors :  » Courbe-nous Seigneur! ». Evan entendit alors l’Esprit-Saint lui dire :  » C’est de cela que tu as besoin « . Il cria alors :  » Courbe-moi Seigneur ! « . Rien ne se passa. Deux heures plus tard, un puissant esprit d’intercession descendit sur la congrégation. Evan eut de la difficulté à se retenir. Le Saint-Esprit lui dit alors de prier publiquement. Tout en pleurant, il cria alors :  » Courbe-moi! Courbe-moi! Courbe-moi! Courbe-nous!  » A ce moment, le Saint-Esprit le remplit puissamment. Il reçut alors l’amour venant de la Croix et un amour pour la Croix. Le message de la Croix s’imprégna alors en lui et serait son unique thème de prédication durant le réveil. Toute son attention fut alors portée sur le salut des âmes. Quelques soirs plus tard, un ami entra dans sa chambre et vit sa figure illuminée. Evan lui expliqua qu’il venait de recevoir une vision et que tout le Pays de Galles était élevé jusqu’au ciel. Il prophétisa alors :  » Nous verrons le plus puissant réveil que le Pays de Galles ait jamais connu – et le Saint-Esprit vient maintenant. Nous devons être prêts. Nous devons former un petit groupe pour aller prêcher dans tout le pays.  » Il s’arrêta de parler soudainement et cria :  » Crois-tu que Dieu peut nous donner 100,000 âmes maintenant?  »

Le réveil éclate

Un peu plus tard dans une église, il vit en vision un groupe de jeunes qu’il connaissait et une voix lui dit :  » Va vers ces gens.  » Il répondit :  » Seigneur, si c’est Ta volonté j’irai.  » Une lumière très brillante remplit alors le sanctuaire. Le 31 octobre, il retourna chez lui par le train. Sa mère fut surprise de le voir arriver, et lui demanda :  » Pourquoi n’es-tu pas à l’école? Es-tu malade?  » Il répondit que l’Esprit l’avait ramené pour travailler parmi les jeunes gens de l’église locale, la chapelle Morija (Morija est le lieu où Dieu avait demandé Isaac en sacrifice, et où avait été bâti le temple). Il dit aussi à son frère que d’ici quelques jours ils verraient le plus grand réveil que le Pays de Galles avait jamais connu.

Evan alla directement voir son pasteur et lui demanda la permission de tenir des réunions pour les jeunes. Ce même soir, après la réunion de prière des adultes, il demanda aux jeunes de rester car il voulait leur parler. Seize adultes et une jeune fille restèrent. Après la déception initiale, il leur expliqua que c’était le Saint-Esprit qui l’avait ramené; que dans cette église un grand nombre de jeunes seraient sauvés et qu’il y aurait un puissant réveil dans le pays. L’atmosphère était froide et l’incrédulité presque palpable. L’heure de vérité était venue pour Evan. Se laisserait-il décourager? Ses visions étaient-elles le fruit de son imagination? La situation était semblable à la sortie d’Égypte des Israélites. Dieu leur avait promis un pays de lait et de miel, mais ils étaient dans le désert sans eau. Lorsqu’ils trouvèrent de l’eau, elle était amère. Dieu faillit-il dans Ses promesses, ou est-ce nous qui manquons de persévérance? Evan préféra passer pour un fou plutôt que de manquer l’opportunité de Dieu.

Le lendemain, une réunion se tint à Pisgah, un petite chapelle non loin de Morija. C’était un mardi soir et de façon surprenante l’audience avait beaucoup augmenté. Evan prêcha sur l’importance d’être rempli du Saint-Esprit. La réunion se termina à 10 heures le soir. Le lendemain, de retour à Morija, Evan énonça les quatre points essentiels du réveil. Ce message serait le fondement de tout le réveil. Les voici :

1 – On doit confesser tout péché devant Dieu et s’en repentir. L’Eglise doit être purifiée. Si nous doutons que quelque chose dans nos vies soit bon ou mauvais, rejetons-le (Ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est péché – Romains 14.23).
2 – Avez-vous pardonné à tout le monde? Sinon, nous ne pouvons espérer le pardon de nos péchés (Marc 12.26).
3 – Nous devons obéir au Saint-Esprit. Faites ce que l’Esprit vous suggère. C’est nécessaire si nous voulons être utilisés par Lui.
4 – Le Christ doit être confessé publiquement comme notre Sauveur. Cela ne doit pas seulement être une expérience unique à notre salut ou au baptême.

Il semblait que pendant les jours qui suivirent, le Saint-Esprit augmentait constamment la température spirituelle de quelques degrés. Evan enseignait à tous à prier ainsi :  » Au nom de Jésus, envoie l’Esprit à Morija.  » Déjà plusieurs jeunes se repentirent et se convertirent. Le lundi suivant, les cris de repentance se mêlèrent aux cris de joie. La réunion se termina à 3 heures du matin. Le mardi, tous coururent pour obtenir une place assise. Cependant, la réunion semblait sans vie. La plupart partirent tôt. Evan demeura avec quelques fidèles et ils agonisèrent dans la prière jusqu’à 3 heures du matin. De retour à la maison, il entendit sa mère crier :  » Je meurs! Je meurs!  » Comme beaucoup d’autres, elle avait quitté la réunion tôt, mais, de retour chez elle, elle ressentit le fardeau que Jésus avait porté à Gethsémané alors que Ses disciples ne l’avaient pas porté à ce moment crucial. Elle sentit qu’elle avait trahi le Seigneur en quittant la réunion. Avec sagesse, Evan la conduisit dans la repentance au lieu de la consoler.

Quelques heures plus tard, il fut réveillé par une foule qui se rendait à l’église pour prier le matin. Dieu avait opéré le même miracle dans le cœur de toute la population. Le Seigneur était présent lors de la réunion précédente, mais pas sous la forme qu’ils espéraient. Par conséquent, ils n’avaient pas reconnu l’œuvre du Saint-Esprit parmi eux. Ils apprirent la leçon rapidement et ils n’eurent plus l’intention de négliger ou de mépriser l’œuvre de l’Esprit.

Quelques jours plus tard, la presse locale commença à parler du réveil. Ensuite, toute la presse du Pays de Galles ne fit que relater les événements du réveil. La presse internationale suivrait bientôt. La presse parla des sermons de deux heures, des prières et des chants qui duraient encore plus longtemps. Elle parla des commerçants qui fermaient tôt leurs boutiques pour se rendre aux réunions, et même des mineurs qui arrivaient en habit de travail pour ne rien manquer. Un jeune fille s’attirerait l’attention du moment en s’exclamant :  » Que sera le Ciel si c’est si beau maintenant!  »

Il n’y avait plus de place dans les églises et les gens ouvraient leurs maisons spontanément pour la prière et, malgré cela, ce n’était pas suffisant pour contenir tous les visiteurs. Des évangélistes faisaient la navette entre les maisons et les églises. Les gens venaient de loin et, sentant qu’ils avaient trouvé la glorieuse colonne de nuée (un des signe de la présence de Dieu), ils ne voulaient plus repartir. Les épiceries ne suffisaient plus à la demande et on manquait de nourriture.

Evan allait d’église en église selon la conduite du Saint-Esprit. Il ne fut pas toujours reçu avec chaleur et empressement. On le critiquait souvent à cause de sa jeunesse ou de son manque d’instruction. Toutefois, inévitablement les circonstances changeaient sans raison logique. Des foules venaient sans qu’il y ait d’annonces particulières.

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’impact de ce réveil dans le Pays de Galles. Des réunions de prières démarraient spontanément dans les mines, les usines, les magasins et les écoles. Les parcs d’attraction étaient saisis de la crainte de Dieu car des groupes d’évangélistes y œuvraient. Ces groupes s’étaient formés spontanément à cause de leur passion pour Jésus-Christ et de Son œuvre. Les hommes commandaient des boissons alcoolisées dans les tavernes et repartaient aussitôt sans y toucher à cause da la conviction de péché du Saint-Esprit. Le sport national, le football, perdit tout son attrait. Les vedettes se convertissaient et participaient à l’évangélisation de rue. Personne ne prêchait un message d’opposition ou de dénonciation, seul Jésus était prêché et ne laissait de place pour rien d’autre. Aucun réveil dans toute l’histoire n’a eu un tel impact.

La fin du réveil et les leçons à en retirer

En février 1905, Evan était totalement épuisé. Il mangeait et dormait à peine depuis le réveil. A ce moment-là, le Saint-Esprit ordonna à Evan de prendre un semaine de repos. Ce fut la « Semaine Silencieuse ». Il annula ses engagements. Il s’enferma dans sa chambre et n’en sortit pas. Il ne parla à personne. Il refusa de rencontrer des évangélistes et des journalistes réputés qui s’étaient déplacés uniquement pour lui. Evan savait qu’il n’était pas la source du réveil. S’il perdait sa communion avec Dieu, aucun effort humain ne pourrait la remplacer. L’obéissance est plus importante que le sacrifice.

À la fin de cette semaine de silence, Evan ne donna pas de détails sur ce qui s’était passé. Il était cependant évident pour tous qu’il avait une plus grande onction (autorité et puissance données par Dieu) qu’auparavant.

Dans son journal personnel il nota quatre principes auxquels il se consacrerait:

1 – Je dois prendre soin de faire premièrement tout ce que Dieu dit – me commande – et seulement cela. C’est là que Moïse a échoué en frappant le rocher (Nombres 20.8-12).
2 – Tout amener à Dieu dans la prière, aussi insignifiant que cela puisse paraître. Josué a échoué là, en s’alliant avec les Gabaonites qui prétendaient venir de loin (Josué 9).
3 – Obéir au Saint-Esprit.
4 – Lui donner toute la gloire.

La crainte d’Evan de ne pas Lui donner toute la gloire fut sa force et sa faiblesse. La force résidait dans le fait qu’il n’exerça pas de contrôle sur le Saint-Esprit. La faiblesse fut de se retirer avant son temps. On lui suggéra que son grand succès enlevait la gloire à Jésus. Il se retira et le réveil s’arrêta peu de temps après. Le réveil avait duré 18 mois.

Le Grand Réveil

Il est impossible de fixer une origine unique au « pentecôtisme » moderne. La premières Église qui reçut le Réveil par l’expérience de la Pentecôte furent celle de l’Arménie, en 1880 dans le plus ancien état chrétien du Monde, mais aussi et de manière plus sporadique celle des Indes, de Chine et du Chili. Les autres Réveils marquants furent celui du Pays de Galles (en 1904) puis celui d’Asuza Street dans le centre-ville de Los Angeles (en 1906) qui attira des observateurs du monde entier qui sortirent la chrétienté évangélique de sa torpeur bien que ceux-ci ne puissent être considérés comme les seules sources historiques contemporaines du mouvement de Pentecôte.
Ce mouvement se caractérise par la redécouverte de la dimension charismatique, c’est-à-dire du baptême dans le Saint-Esprit et des dons spirituels (Première épître aux Corinthiens 12:9-11), comme au jour de la Pentecôte, selon le récit du Nouveau Testament (Actes 2).
De fait, en plus des textes des Actes des Apôtres, de l’épitre aux Corinthiens, plusieurs pères de l’église parlaient eux aussi de dons spirituels et de glossolalie dans leurs écrits ou lettres tels que:
– Tertullien, « Contre Marcion », III, 239.
– Clément de Rome, Épître aux Corinthiens.
– Irénée de Lyon, Contre les Hérétiques, I, 409.
– Jean Chrysostome, Homélie sur l’Épître de Paul aux Corinthiens.

Parmi tous les différents réveils cités ci-dessus, le réveil du pays de Galles, les réveils de Topeka, Azusa Street ont contribué au véritable développement du mouvement de pentecôte.
Ces deux derniers réveils sont généralement attribués à un camp de prière organisé sous la direction de Charles Parham (pasteur méthodiste), à Bethel Bible College à Topeka, au Kansas, aux États-Unis, le 1er janvier 1901. Il s’est rapidement étendu au Missouri, au Texas, à la Californie et ailleurs. En 1906, un camp de réveil, sous la direction de William Seymour, eut lieu à la Mission d’Azusa Street à Los Angeles et a attiré des croyants du monde entier. Les aspects du réveil de la Pentecôte n’ont pas été bien accueillis par les Églises établies, et les associés au mouvement se trouvèrent bientôt forcés de quitter leurs Églises d’origine. Ces croyants ont cherché à établir leurs propres lieux de culte et fondèrent des centaines d’églises spécifiquement pentecôtistes.
En 1914, de nombreux ministres et laïcs ont commencé à réaliser combien l’implantation du réveil pentecôtiste était profond. Les dirigeants ont senti le besoin de protéger et de préserver les résultats du réveil en unissant le mouvement en une Communauté unie. En avril 1914, environ 300 pasteurs et laïcs ont été invités venant de 20 pays pour assister à une Assemblée Générale à Hot Springs, Arkansas, États-Unis, pour discuter et prendre des mesures sur ces questions et d’autres besoins pressants.
La communauté restante qui a émergé de la réunion a constitué la Conférence Générale des Assemblées de Dieu aux États-Unis (General Council of the Assemblies of God in the United States of America).
Avec le temps, des mouvements autonomes auto-financés et indépendants de la Conférence Générale ont été formés dans plusieurs pays à travers le monde, provenant soit de mouvements pentecôtistes locaux soit comme conséquence directe du travail des missions de la Conférence Générale.
Ainsi, les Assemblées de Dieu de France sont autonomes et indépendantes des Assemblées de Dieu de Finlande, d’Italie ou de Grande-Bretagne. Les Assemblées de Dieu sont l’une des plus anciennes et des plus importantes familles du mouvement de Pentecôte.
Par ailleurs, il convient de souligner que les Assemblées de Dieu de France n’ont pas été fondées par des Américains (contrairement à ce que certains aiment à penser) mais se sont développées à partir d’une église baptiste indépendante (créée en 1890) et du Ruban Bleu (avec Mlle Biolley et M. Gallice) avec le concours d’un missionnaire anglais d’origine anglicane (Douglas Scott arrivé en 1930), d’un prédicateur baptiste français (Felix Gallice), d’un Danois d’origine luthérienne (Ove Falg) et d’un prédicateur roumain d’origine orthodoxe (Cristo Doumoutchiev). Le premier président des assemblées de Dieu de France sera aussi un pasteur français d’origine baptiste (Pierre Nicolle).
Tous ces hommes ont donc été convaincus et ont expérimenté le message des Évangiles et des Actes des Apôtres et sont devenus de véritables prédicateurs de l’Évangile. Ils furent parmi les tout premiers pasteurs pentecôtistes en France. (cf http://www.add-lehavre.fr/historique-le-havre.php?lehavre)
Ces pasteurs se sont caractérisés et distingués par un message à quatre angles principaux (qui n’occulte pas les autres vérités de la confession de foi des ADD4):
– « Jésus sauve » : un accent central sur Jésus-Christ le Fils de Dieu comme moyen parfait de salut. La mort, la résurrection, l’ascension de Jésus-Christ sont pour le salut de ceux qui croient au pardon de leur péchés pour la vie éternelle. Ce salut est gratuit et ne provient pas des mérites mais s’acquiert par la repentance (changement d’attitude vis-à-vis de Dieu par Jésus).
« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3v16, extrait des Évangiles). « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres afin que personne ne se glorifie. » (Épître aux Éphésiens 2:8-10).
– Jésus guérit: La guérison divine d’après les multiples récits des Évangiles et les Actes des Apôtres (Marc 16v17…) et de l’ancien testament (Isaïe 53) est encore possible aujourd’hui.
– Jésus baptise de l’Esprit: conformément à la déclaration de l’apôtre Pierre : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera (Actes 2v 38 et 39).
– Jésus revient chercher son Église.
Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Évangile selon Jean 14:3) « Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. » (Matthieu 16:27)
Le but de Douglas Scott n’était pas de fonder une nouvelle dénomination mais d’encourager les Églises protestantes (réformées et évangéliques) à vivre comme l’enseignaient Jésus et les apôtres et redécouvrir l’appel de Jésus à recevoir le baptême du Saint-Esprit caractérisé par la glossolalie et les dons spirituels. (Évangile selon Luc 11:5-13, Actes 1 v5-v13 à 15, Actes 2 v1-4, Actes 10 v44-47, Actes 8 v14-18, Actes 8 v17, Actes 10 v44-47, Actes 19 v5-6, 1 Corinthiens 12 et 14…).
Douglas Scott a donc été accueilli par de nombreuses Églises réformées, baptistes et évangéliques libres en France, en Belgique et en Suisse. Certaines Églises ont bien collaboré (Églises baptistes franco-belges aujourd’hui FEEBF, certains pasteurs réformés à Marseille, à Montpellier…) alors que d’autres ont fermé leur porte (Églises baptistes franco-suisses) d’où la nécessité bien souvent de créer de nouvelles Églises (Assemblées de Dieu).
D’après G. Stotts, les Assemblées de Dieu ont été choisies par les pasteurs pour le fonctionnement non centralisé et collégial (d’autres Églises évangéliques ont la même déclaration de foi que les ADD mais sont organisées quelque peu différemment). La décentralisation était ce qui semblait convenir de mieux aux premiers pasteurs français (cf G. Stotts). Toutefois, il existe une forte communion entre les Églises, un Institut de Théologie Biblique (ITB à Bordeaux) sur place ou par correspondance, et toute une formation bien structurée qui se caractérise par des stages probatoires, des stages, une reconnaissance par les Églises et les ministres du cultes déjà reconnus. La structure est nationale et dispose de représentants régionaux et nationaux.

Frank Bartlemen, le puissant intercesseur du Réveil d’Azusa Street

William J. Seymour et Frank Bartlemen sont les deux noms qui sont le plus souvent associés aux instruments qui ont été utilisés pour déclencher le Réveil d’Azusa Street. A bien des égards, ils étaient différents l’un de l’autre mais tous les deux étaient des jeunes hommes qui avaient un désir peu commun de connaître le Seigneur et de voir Sa puissance restaurée dans l’Eglise.

Seymour était incontestablement le conducteur du réveil, et c’est lui qui détenait l’autorité sur terre, mais Bartlemen était l’intercesseur qui détenait l’autorité avec Dieu.

En 1904-1905, Bartlemen commença à désirer ardemment plus de puissance. Il reçut le lourd fardeau de voir le même genre de réveil que celui dont il avait entendu parler au Pays de Galles, qui changea non seulement des individus, mais aussi des villes entières. Plus il travaillait, plus il combattait dans la prière dans le but de voir une telle visitation de Dieu.

A Los Angeles, ainsi que dans de nombreux endroits à travers le monde entier, les cœurs étaient préparés tout comme l’était Bartlemen. Au temps voulu de Dieu, ils allaient plus tard venir ensemble dans la petite mission fermée d’Azusa Street. Là, ils allaient former ensemble une étincelle qui allait un jour enflammer les nations.

Ceci était un des éléments uniques du réveil d’Azusa Street: il n’était pas uniquement centré sur un seul homme. De même que Paul n’aurait pas pu être libéré dans son appel d’apôtre si Barnabas n’était pas venu le rejoindre, nos propres destinées dépendent souvent de notre humilité à chercher ceux auxquels nous avons besoin d’être joints en vue d’accomplir Ses desseins. Même Jésus se soumit au ministère de Jean-Baptiste avant de rentrer dans Son propre appel. Le Seigneur a conçu ainsi Ses plans afin que nous ayons tous besoin les uns des autres. Plus nous sommes capables de nous humilier pour nous associer à d’autres, plus nous porterons du fruit en définitive.

Le 1er mai 1904, un semblant de réveil éclata dans l’église épiscopale méthodiste de Lake Avenue à Pasadena. Des intercesseurs avaient prié pour qu’un réveil survînt à Pasadena et le Seigneur exauça leurs prières. Bartlemen visita l’église et fut profondément touché. Le fait que l’autel se remplissait d’âmes en recherche l’encourageait à se déterminer à voir le Seigneur agir de la même manière à Los Angeles.

Cette même nuit, il rédigea des remarques prophétiques dans son journal. Il commença à énumérer les futurs dangers qui certainement allaient talonner de près le grand réveil à venir dont il pensait qu’il était proche. Il écrivit que: « Beaucoup d’églises passeraient à côté du réveil parce qu’elles seraient restées dans l’auto-satisfaction. »

Leur succès ou leur échec en définitive, écrivait-il, dépendrait du fait qu’elles resteraient ou non suffisamment humbles pour rechercher la grâce de Dieu. Il ressentait que si ceux qui seraient utilisés dans le réveil se laissaient emporter par le sentiment de leur propre importance, cette grande opportunité serait perdue.

Bartlemen écrivit que: « Dieu a toujours recherché un peuple humble. Il ne peut pas utiliser autre chose…. La préparation du cœur dans l’humilité et la séparation sont toujours grandement nécessaires avant que Dieu ne puisse venir par la suite. La profondeur de n’importe quel réveil sera déterminée exactement par l’esprit de repentance qui est atteint. En fait, il s’agit là de la clé de tout réveil véritable né de Dieu. »

Bartlemen lut ensuite le livre de S.B. Shaw, « The Great Revival in Wales » (Le Grand Réveil au Pays de Galles), et le feu allumé dans son cœur ne pouvait plus se contenir. Délaissant sa profession séculière afin de se consacrer à plein temps au ministère, il en était arrivé à un stade où il devait soit périr, soit voir le réveil. Il en était si affamé qu’il perdait même son appétit. « L’homme ne vivra pas de pain seulement », déclarait-il à ceux qui se faisaient du souci pour lui.

Dans son cœur, Bartlemen avait résolu qu’il était préférable pour lui de mourir que de manquer l’opportunité d’obtenir une grande visitation de Dieu. Il s’était abandonné si complètement au Seigneur qu’il n’avait rien d’autre sur quoi il pourrait se rabattre si Dieu n’agissait pas. Depuis qu’au commencement Jésus a appelé Ses disciples, ainsi a été la nature des piliers sur lesquels Il a bâti Son Eglise.

A longueur de journée, Bartlemen rendait visite aux gens, leur donnant la brochure de G. Campbell Morgan sur le réveil du Pays de Galles. La brochure toucha profondément plusieurs autres personnes. Bartlemen fut en mesure d’inscrire certaines d’entre elles sur une liste pour qu’elles prient en faveur d’une puissante effusion de l’Esprit sur la ville. Son attention se fixait si intensément sur la chose qu’il commençait à se réveiller au milieu de la nuit en élevant des louanges à Dieu.

« J’y allais maintenant jour et nuit, m’exhortant moi-même à avoir foi en Dieu pour voir des choses puissantes », écrivait Bartlemen dans son journal. « L’esprit du réveil me consumait. L’esprit de prophétie venait sur moi avec force aussi. Il me semblait avoir reçu un don bien spécifique de foi pour le réveil. Nous étions à l’évidence au commencement de jours merveilleux à venir, et je prophétisais continuellement qu’une puissante effusion allait survenir. »

« Les réunions n’avaient pas seulement lieu jour et nuit, mais souvent toute la nuit. Les gens avaient une passion presque incontrôlable pour le Seigneur, et cela continuait de se répandre. Un autre pasteur de Los Angeles (Joseph Smale) commençait aussi à prophétiser des choses merveilleuses à venir, dont « le retour rapide des dons apostoliques dans l’Eglise. » Les gens commençaient à avoir le sentiment que Los Angeles serait comme un type de Jérusalem, où l’Esprit était venu pour la première fois habiter dans les hommes. » Peu avant juin 1905, les prières étaient passées de la prière en faveur d’un autre réveil tel que celui du Pays de Galles à la prière en faveur d’une autre Pentecôte.’  »

Le 3 juillet 1905, Bartlemen et son partenaire de prière Boehmer priaient dans une salle à Pasadena lorsque le fardeau devint presque insupportable. Ils crièrent comme des femmes sur le point d’accoucher. Lorsque le fardeau se fut apaisé, ils s’assirent juste un moment, appréciant le calme qui les enveloppait. Soudain, le Seigneur Jésus Se révéla à eux, Se tenant debout entre eux deux. Ils n’osèrent pas bouger. L’amour les transperça et ils sentirent comme un feu brûlant les pénétrer. Bartlemen écrirait plus tard:

« … Mon être entier semblait s’écouler devant Lui, comme de la cire en présence du feu. Je perdis toute conscience du temps et de l’espace, n’étant conscient que de Sa merveilleuse présence. Je L’adorais à Ses pieds. Cela me semblait être une véritable Montagne de la Transfiguration. Je me perdis dans l’Esprit pur. Le Seigneur ne nous avait rien dit, mais Il avait seulement envahi nos esprits de Sa présence. Il était venu nous fortifier et nous assurer de Son soutien. Nous savions maintenant que nous étions ouvriers avec Lui, des canaux intimes de Ses souffrances, dans le ministère d’enfantement des âmes. Un réel enfantement de l’âme est tout aussi réel dans l’esprit que les douleurs humaines de l’enfantement naturel. La similitude est presque parfaite dans sa similarité. Aucune âme n’a jamais été enfantée sans cela. Tous les véritables réveils du salut viennent de cette manière. »

A partir de ce moment-là, le fardeau d’intercession possédait à tel point Bartlemen qu’il jeûnait et priait si fréquemment que sa femme commença à nourrir des craintes au sujet de sa vie. En dépit de cela, il ne pouvait pas se laisser persuader de s’arrêter. Il avait l’impression d’être à Gethsémané avec le Seigneur. L’enfantement de son âme était si intense qu’il pensait qu’il risquait de mourir avant de voir l’exaucement de ses prières. Mais il poursuivit encore ses efforts malgré cela.

Certains commençaient à croire que Bartlemen était en train de perdre la tête. Peu pouvaient comprendre ce qu’il traversait. Toutefois, ceci était l’intercession apostolique qui avait contraint Paul à risquer sa vie; à jeûner, prier et se consacrer à des « veilles » (des nuits entières de prière); à être exposé aux coups, aux lapidations ou toutes les autres choses requises pour l’avancement de l’Evangile. Paul expliquait à tous ceux qui se préoccupaient de toutes les épreuves qu’il endurait: « Et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair pour Son corps, qui est l’Eglise » (Colossiens 1:24). Ces paroles revenaient à l’esprit de Bartlemen ravivées de façon croissante.

Aux yeux de « l’homme neutre », une telle consécration radicale semble pure folie, mais elle est fondée sur les « choses de l’Esprit » qu’une telle personne ne peut pas comprendre. Néanmoins, Bartlemen était profondément saisi par les paroles provocantes suivantes de Jésus: « Quiconque voudra sauver sa vie la perdra » (Matthieu 16:25). Et « à moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:24). Cela lui importait peu de devoir mourir, il voulait à l’heure même un réveil plus qu’il ne désirait vivre.

Bartlemen rédigea ensuite un autre article qui allait produire encore plus de ferveur. Il le concluait avec une prophétie qui allait bientôt s’accomplir: « Des héros vont se lever de la poussière des circonstances obscures et méprisées, et leurs noms seront placés sur les blasons de la page éternelle de la renommée. L’Esprit est en train de couver de nouveau notre pays comme à l’aube de la création, et le décret de Dieu est proclamé: « Que la lumière soit! » Frères et sœurs, si nous croyions tous Dieu, pourrions-nous réaliser ce qui pourrait arriver? Beaucoup parmi nous ne vivent pour rien d’autre. Une quantité de prières de la foi monte jusqu’au trône de Dieu jour et nuit. Los Angeles, la Californie du Sud, et tout le continent vont sûrement se trouver dans peu de temps en plein dans un puissant réveil, par l’Esprit et la puissance de Dieu. » (Way of Faith, 16 novembre 1905)

Après un culte à l’église New Testament Church (avec le pasteur Smale) en février 1906, Bartlemen et quelques autres furent conduits à prier pour que le Seigneur répande Son Esprit rapidement, avec des signes qui accompagnent l’effusion. Ils n’avaient pas à l’esprit les langues, et plus tard déclareraient qu’à ce moment là ils n’avaient même pas entendu parler d’une telle chose ni encore moins pensé à elle.