Le Grand Réveil

Il est impossible de fixer une origine unique au « pentecôtisme » moderne. La premières Église qui reçut le Réveil par l’expérience de la Pentecôte furent celle de l’Arménie, en 1880 dans le plus ancien état chrétien du Monde, mais aussi et de manière plus sporadique celle des Indes, de Chine et du Chili. Les autres Réveils marquants furent celui du Pays de Galles (en 1904) puis celui d’Asuza Street dans le centre-ville de Los Angeles (en 1906) qui attira des observateurs du monde entier qui sortirent la chrétienté évangélique de sa torpeur bien que ceux-ci ne puissent être considérés comme les seules sources historiques contemporaines du mouvement de Pentecôte.
Ce mouvement se caractérise par la redécouverte de la dimension charismatique, c’est-à-dire du baptême dans le Saint-Esprit et des dons spirituels (Première épître aux Corinthiens 12:9-11), comme au jour de la Pentecôte, selon le récit du Nouveau Testament (Actes 2).
De fait, en plus des textes des Actes des Apôtres, de l’épitre aux Corinthiens, plusieurs pères de l’église parlaient eux aussi de dons spirituels et de glossolalie dans leurs écrits ou lettres tels que:
– Tertullien, « Contre Marcion », III, 239.
– Clément de Rome, Épître aux Corinthiens.
– Irénée de Lyon, Contre les Hérétiques, I, 409.
– Jean Chrysostome, Homélie sur l’Épître de Paul aux Corinthiens.

Parmi tous les différents réveils cités ci-dessus, le réveil du pays de Galles, les réveils de Topeka, Azusa Street ont contribué au véritable développement du mouvement de pentecôte.
Ces deux derniers réveils sont généralement attribués à un camp de prière organisé sous la direction de Charles Parham (pasteur méthodiste), à Bethel Bible College à Topeka, au Kansas, aux États-Unis, le 1er janvier 1901. Il s’est rapidement étendu au Missouri, au Texas, à la Californie et ailleurs. En 1906, un camp de réveil, sous la direction de William Seymour, eut lieu à la Mission d’Azusa Street à Los Angeles et a attiré des croyants du monde entier. Les aspects du réveil de la Pentecôte n’ont pas été bien accueillis par les Églises établies, et les associés au mouvement se trouvèrent bientôt forcés de quitter leurs Églises d’origine. Ces croyants ont cherché à établir leurs propres lieux de culte et fondèrent des centaines d’églises spécifiquement pentecôtistes.
En 1914, de nombreux ministres et laïcs ont commencé à réaliser combien l’implantation du réveil pentecôtiste était profond. Les dirigeants ont senti le besoin de protéger et de préserver les résultats du réveil en unissant le mouvement en une Communauté unie. En avril 1914, environ 300 pasteurs et laïcs ont été invités venant de 20 pays pour assister à une Assemblée Générale à Hot Springs, Arkansas, États-Unis, pour discuter et prendre des mesures sur ces questions et d’autres besoins pressants.
La communauté restante qui a émergé de la réunion a constitué la Conférence Générale des Assemblées de Dieu aux États-Unis (General Council of the Assemblies of God in the United States of America).
Avec le temps, des mouvements autonomes auto-financés et indépendants de la Conférence Générale ont été formés dans plusieurs pays à travers le monde, provenant soit de mouvements pentecôtistes locaux soit comme conséquence directe du travail des missions de la Conférence Générale.
Ainsi, les Assemblées de Dieu de France sont autonomes et indépendantes des Assemblées de Dieu de Finlande, d’Italie ou de Grande-Bretagne. Les Assemblées de Dieu sont l’une des plus anciennes et des plus importantes familles du mouvement de Pentecôte.
Par ailleurs, il convient de souligner que les Assemblées de Dieu de France n’ont pas été fondées par des Américains (contrairement à ce que certains aiment à penser) mais se sont développées à partir d’une église baptiste indépendante (créée en 1890) et du Ruban Bleu (avec Mlle Biolley et M. Gallice) avec le concours d’un missionnaire anglais d’origine anglicane (Douglas Scott arrivé en 1930), d’un prédicateur baptiste français (Felix Gallice), d’un Danois d’origine luthérienne (Ove Falg) et d’un prédicateur roumain d’origine orthodoxe (Cristo Doumoutchiev). Le premier président des assemblées de Dieu de France sera aussi un pasteur français d’origine baptiste (Pierre Nicolle).
Tous ces hommes ont donc été convaincus et ont expérimenté le message des Évangiles et des Actes des Apôtres et sont devenus de véritables prédicateurs de l’Évangile. Ils furent parmi les tout premiers pasteurs pentecôtistes en France. (cf http://www.add-lehavre.fr/historique-le-havre.php?lehavre)
Ces pasteurs se sont caractérisés et distingués par un message à quatre angles principaux (qui n’occulte pas les autres vérités de la confession de foi des ADD4):
– « Jésus sauve » : un accent central sur Jésus-Christ le Fils de Dieu comme moyen parfait de salut. La mort, la résurrection, l’ascension de Jésus-Christ sont pour le salut de ceux qui croient au pardon de leur péchés pour la vie éternelle. Ce salut est gratuit et ne provient pas des mérites mais s’acquiert par la repentance (changement d’attitude vis-à-vis de Dieu par Jésus).
« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3v16, extrait des Évangiles). « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres afin que personne ne se glorifie. » (Épître aux Éphésiens 2:8-10).
– Jésus guérit: La guérison divine d’après les multiples récits des Évangiles et les Actes des Apôtres (Marc 16v17…) et de l’ancien testament (Isaïe 53) est encore possible aujourd’hui.
– Jésus baptise de l’Esprit: conformément à la déclaration de l’apôtre Pierre : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera (Actes 2v 38 et 39).
– Jésus revient chercher son Église.
Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Évangile selon Jean 14:3) « Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. » (Matthieu 16:27)
Le but de Douglas Scott n’était pas de fonder une nouvelle dénomination mais d’encourager les Églises protestantes (réformées et évangéliques) à vivre comme l’enseignaient Jésus et les apôtres et redécouvrir l’appel de Jésus à recevoir le baptême du Saint-Esprit caractérisé par la glossolalie et les dons spirituels. (Évangile selon Luc 11:5-13, Actes 1 v5-v13 à 15, Actes 2 v1-4, Actes 10 v44-47, Actes 8 v14-18, Actes 8 v17, Actes 10 v44-47, Actes 19 v5-6, 1 Corinthiens 12 et 14…).
Douglas Scott a donc été accueilli par de nombreuses Églises réformées, baptistes et évangéliques libres en France, en Belgique et en Suisse. Certaines Églises ont bien collaboré (Églises baptistes franco-belges aujourd’hui FEEBF, certains pasteurs réformés à Marseille, à Montpellier…) alors que d’autres ont fermé leur porte (Églises baptistes franco-suisses) d’où la nécessité bien souvent de créer de nouvelles Églises (Assemblées de Dieu).
D’après G. Stotts, les Assemblées de Dieu ont été choisies par les pasteurs pour le fonctionnement non centralisé et collégial (d’autres Églises évangéliques ont la même déclaration de foi que les ADD mais sont organisées quelque peu différemment). La décentralisation était ce qui semblait convenir de mieux aux premiers pasteurs français (cf G. Stotts). Toutefois, il existe une forte communion entre les Églises, un Institut de Théologie Biblique (ITB à Bordeaux) sur place ou par correspondance, et toute une formation bien structurée qui se caractérise par des stages probatoires, des stages, une reconnaissance par les Églises et les ministres du cultes déjà reconnus. La structure est nationale et dispose de représentants régionaux et nationaux.